Les incidents se multiplient entre populations ou autorités ivoiriennes et ressortissants étrangers qui occupent illégalement des forêts classées en Côte d’Ivoire. Après l’épisode des Burkinabè à l’ouest, ce sont des Peuls qui viennent de faire parler d’eux au nord du pays.
Les forêts classées ivoiriennes en plein pillage
Le couvert forestier ivoirien est véritablement en danger. Même les espaces protégés et autres parcelles délimitées par l’Etat ivoirien ne sont plus épargnés par des individus qui entendent les exploiter en dépit des interdictions et lois qui interdisent formellement qu’on s’y introduise illégalement. C’est pourtant, le triste constat qui est fait à travers le territoire national.
La réserve du Mont Péko n’existe désormais que de nom. La forêt classée de Goin-Débé à Guiglo avait fait l’objet d’un conflit foncier entre Guéré et Baoulé pour le champ de cacao illégalement installé par un ressortissant burkinabè.
A Biankouma, toujours dans l’ouest ivoirien, un conflit avait éclaté entre autochtones Toura et allogènes burkinabè à propos de la forêt sacré de Gambié. Le village de Giandé a été pris d’assaut par des ressortissants burkinabè après la mort de l’un des leurs. 400 maisons incendiées et 700 déplacés, dont 600 sans-abris, tel est le bilan de leur razzia.
Des agents des Eaux et forêts grièvement blessés par des clandestins
La ville de Boundiali vient également de connaître sa tragédie. En effet, des agents des Eaux et Forêts, ayant appris que la forêt classée de Lapalé était illégalement exploitée par des Peuls s’y sont rendus pour faire le constat. Grande ne fut leur surprise de rencontrer sur place un comité d’accueil particulier.
Ainsi que le relate le Lieutenant Koffi Kouamé Jean-Roch, l’une des victimes : « Nous étions en mission dans la forêt classée de Lapalé, à Boundiali. On nous avait informés qu’il y avait du sciage, donc nous nous sommes rendus. Nous nous sommes introduits dans la forêt classée et nous avons cherché en vain les exploitants illégaux. »
Poursuivant, il ajoute : « Lorsque nous sortions, nous avons rencontré deux Peuls. Nous leur avons demandé s’ils avaient un document qui atteste qu’ils pouvaient mener des activités dans cette forêt classée. C’est en ce moment que l’un deux qui avait une machette dissimuler dans son boubou nous a assénés des coups. Surpris, nous n’avons pas pu faire usage de la kalach que nous avions en notre possession. Après son acte, les deux Peuls ont disparu. »
Notons que le Sergent-chef Béléwan Bidi Fulgence et le Lieutenant Koffi Kouamé Jean-Roch, des agents des Eaux et Forêts détachés à la SODEFOR, qui ont été tailladés à la machette ont reçu le soutien appuyé de leur hiérarchie.
Voici donc des questions foncières qui constituent de véritables bombes à retardement si l’on n’y prend garde. Il incombe donc aux autorités ivoiriennes de trouver des solutions appropriées et durables à cette situation pour éviter au pays de sombrer à nouveau dans le chaos.