Alassane Ouattara et la Côte d’Ivoire se retirent de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), comme l’a confirmé le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré Tiémoko. Le ministre de la Communication et des Médias a livré l’information le mercredi 29 avril 2020. Les réactions sur le plan international ont immédiatement fusé. À quelques mois de la présidentielle d’octobre 2020, le président ivoirien osera-t-il se dresser contre la communauté internationale, qui commence déjà à critiquer cette décision du président ivoirien ?
Alassane Ouattara bientôt en froid avec la communauté internationale ?
Au lendemain de la présidentielle de 2010, au plus fort de la crise postélectorale et dans la bataille qui l’opposait à Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara a su compter sur l’appui de la communauté internationale, qui a reconnu son élection en tant que président de la République de la Côte d’Ivoire. Dix ans plus tard, il semble que les relations entre le chef de l’Etat ivoirien et ladite communauté internationale prennent une autre tournure. En effet, l’ancien directeur général adjoint du FMI (Fonds monétaire international) est vivement critiqué après le retrait de son pays de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP).
Amnesty International ne s’est pas fait prier pour dénoncer cette décision du numéro un ivoirien. Alice Banens, la conseillère juridique pour l’Afrique, a déclaré que « la décision de retirer aux individus et organisations non-gouvernementales le droit de soumettre directement des plaintes à la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples marque un recul pour les droits humains en Côte d’Ivoire ». À sa suite, le Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique et social (GERDDES-Afrique) a épinglé Alassane Ouattara sur le même sujet, l’appelant à « rétablir la crédibilité de sa justice ».
Il est vrai que pour l’heure, le pouvoir d’Abidjan ne croule pas sous le poids des critiques des organisations sous-régionales. Alassane Ouattara ira-t-il jusqu’à se mettre à dos la communauté internationale juste pour faire mordre la poussière à Guillaume Soro ? De toutes les façons, il est bien trop tôt pour évoquer un quelconque désamour entre Alassane Ouattara et la communauté internationale.