Hier, jeudi 12 décembre 2024, Jean-Louis Billon, militant du PDCI-RDA, s’est violemment attaqué au président de son parti, M. Tidjane Thiam, lors d’une interview sur NCI. Dans une réponse donnée sur le podcast de Marc Yvan Kinhoule, l’ancien patron de Crédit Suisse a calmé les ardeurs de l’ancien ministre du Commerce d’Alassane Ouattara, qui se croyait fondé à l’accuser d’avoir peur de la compétition.
PDCI-RDA : Thiam éteint les critiques de Billon avec son parcours impressionnant
Tidjane Thiam n’a pas semblé apprécier la querelle de cour de récréation que lui impose Jean-Louis Billon, militant du PDCI qui lorgnait son poste de président et qui l’accuse de tous ses malheurs. Le leader du parti fondé par Félix Houphouët-Boigny a évité les discours creux au profit de faits réels et vérifiables sur ses états de service dans la haute finance mondiale pour démontrer le grand homme brillant qu’il est.
Accusé de ne pas vouloir organiser de convention pour désigner le candidat du PDCI-RDA à l’élection présidentielle de 2025, Tidjane Thiam a clarifié le sujet en disant : « J’ai beaucoup à dire sur la fameuse convention. J’ai seulement trois commentaires. Le premier, c’est que lorsque j’ai été élu fin décembre, cela a été fait avec une majorité écrasante de 96,5 %. Dans l’enthousiasme de cet événement, plus de 4000 personnes ont exprimé le souhait que je sois candidat du parti à la présidence de la République. Cela ne change rien à nos textes, qui sont clairs sur le fait qu’il faut tenir une convention. Mais cette convention sera une formalité, car le résultat est déjà connu. Donc, il faut arrêter le psychodrame autour de cela. Nous respecterons nos textes, il y aura une convention, et ceux qui veulent être candidats pourront l’être sans aucun problème. Il ne faut pas s’inquiéter là-dessus. »
2025 : Thiam dévoile les coulisses de la convention du PDCI et règle ses comptes
En ce qui concerne les raisons du retard dans l’organisation de la convention, le patron du PDCI a là aussi déclaré : « La convention est un événement politique d’une importance majeure, car elle va désigner celui qui portera les couleurs du PDCI à l’élection présidentielle. Il faut que ceux qui feront ce choix le fassent de manière éclairée. Il est donc utile que cela se passe aussi tard que possible, afin qu’ils puissent prendre le maximum d’informations possibles. Il y a une question fondamentale, à savoir qui sera le candidat du RHDP. Essayer de tenir une convention sans avoir la réponse à cette question, est-ce vraiment la meilleure approche ? »
Pour lui, « le PDCI et son président se réservent le droit de choisir le moment optimal pour que cette convention se tienne, afin de maximiser son choix. Nous n’avons pas encore pris de décision à ce sujet pour des raisons évidentes. »
Jean-Louis Billon disait, sûrement mis en confiance par ses ropéros (laudateurs du chef pour bénéficier de ses bonnes grâces), que Tidjane Thiam avait peur de l’affronter dans une compétition. Le président du PDCI-RDA s’en est amusé avant d’étaler une partie de son expérience et ses performances.
Tidjane Thiam répond à Jean-Louis Billon : « La compétition, c’est ma vie »
« Ça me fait sourire, car je vais parler de moi, si on me le permet, en deux minutes. La compétition, c’est l’histoire de ma vie. J’ai passé le bac ici en 1980. Beaucoup d’Ivoiriens n’étaient pas nés, mais en 1980, j’ai été premier de Côte d’Ivoire », sous-entendant ce qui n’est pas le cas de ses détracteurs.
« Je suis ensuite allé en France en classe préparatoire, en mathématiques supérieures. À mon époque, il y avait 40 000 personnes qui allaient en prépa, mais seulement 300 étaient acceptées. J’étais parmi les 300. Je suis allé à l’École des Mines ; 140 personnes. J’ai été major de ma promotion… J’ai fini à la City, à Londres, et j’ai été nommé directeur général de Prudencia », rien que ça.
Thiam explique son absence de Côte d’Ivoire : « Les Ivoiriens veulent des résultats, pas des concours de présence »
Tidjane Thiam ne s’est pas arrêté là dans sa destruction des mensonges proférés sur son compte par certains journalistes à la solde de politiciens qui n’ont pas son début de parcours. « Le processus qui permet d’être nommé directeur d’un groupe de cette taille, avec un total de bilan supérieur à 1000 milliards de dollars, est hautement compliqué, avec un comité qui sélectionne et évalue les candidats. En finale, c’est officiel, je peux dire son nom, car c’est un ami, Nick Pearson et moi étions opposés. C’est moi qui ai été choisi. Les postes que j’ai occupés dans ma carrière, je les ai obtenus au mérite. Pas par filiation, je les ai obtenus au mérite. À chaque fois ! »
Notons qu’après une carrière de responsable des ventes à Grace Cocoa, Jean-Louis Billon, qui cherche à se comparer à Tidjane Thiam pour s’offrir de la visibilité, est directement revenu travailler dans l’entreprise de son père. Il n’a pris la tête de cette société qu’à la mort de ce dernier.
Tidjane Thiam a poursuivi avec une ferme conviction : « Donc qu’on me dise, moi, avec un profil pareil, que j’ai peur de la compétition, de qui ? La compétition de qui ? J’ai été confronté aux meilleurs cerveaux, aux personnes les plus compétentes dans différentes géographies. Si le Crédit Suisse est venu me chercher à Londres, ce n’est pas moi qui suis allé les chercher, c’est eux qui sont venus me chercher pour que je vienne, car la banque était dans une situation désespérée. Tout cela pour dire que je n’ai pas peur de la compétition. J’invite tous ceux qui sont au PDCI à venir à la convention pour m’affronter, et je les battrai. »
Enfin, dans son dernier commentaire sur les propos de Jean-Louis Billon, élu du département de Dabakala, ville du nord de la Côte d’Ivoire peuplée de 78 634 habitants, Tidjane Thiam déclare concernant sa « fameuse absence de Côte d’Ivoire : D’abord, tout le monde sait que j’étais absent de Côte d’Ivoire. Les 96,5 % d’électeurs du PDCI qui ont voté pour moi savent que j’étais absent de Côte d’Ivoire. Je fais confiance à l’intelligence du peuple ivoirien. J’ai dit à Soubré, quand j’ai parlé de l’IDH, aujourd’hui compris par tout le monde, que le peuple a une grande intelligence. Ce qui compte pour eux, c’est de savoir qui peut les aider. Ce n’est pas l’école, ce n’est pas un concours de présence, c’est un concours de résultats. J’ai passé 5 ans ici, aux affaires en Côte d’Ivoire, mais on parle encore des idées que j’ai émises à l’époque. En 1996, deux ans après mon arrivée dans ce pays, j’ai présenté un programme des 12 travaux de l’Éléphant d’Afrique, que 30 ans après, on est encore en train de réaliser. Donc, les Ivoiriens ne doutent pas de ma capacité à créer une vision, à la vendre et ensuite à l’exécuter. »