Édith Pulchérie Gbalet, présidente d’ Alternative citoyenne ivoirienne, une plateforme de la société civile, souhaite la levée de l’immunité des sénateurs mis en cause dans l’affaire des fraudes sur les exonérations douanières des parlementaires.
Pulchérie Gbalet: « C’est quand même malheureux que des personnes dont la mission est de légiférer et de contrôler le Gouvernement, soient de moralité douteuse »
La présidente de la plateforme Alternative citoyenne ivoirienne, s’est prononcée en début de semaine, sur l’actualité socio-politique nationale, notamment celle marquée par le scandale sur l’utilisation frauduleuse des exonérations douanières des parlementaires.
« (…) En ce qui concerne le cas des fraudes sur les exonérations douanières des parlementaires, il nous semble évident que monsieur Al Moustapha a certainement bénéficié de la complicité de certains sénateurs. Nous pensons donc que la justice devrait faire son travail jusqu’au bout, en menant des enquêtes approfondies pour sanctionner les sénateurs et tous les autres acteurs impliqués dans l’affaire », a déclaré l’activiste de la société civile.
Pulchérie Gbalet juge quand même « malheureux » que des personnes dont la mission est de légiférer et de contrôler le Gouvernement, soient de moralité douteuse. Pour elle, cette affaire qui met en jeu la crédibilité de la Justice ivoirienne, doit être conduite jusqu’à son terme.
C’est pourquoi, elle exige la levée de l’immunité des sénateurs mis en cause afin de les traduire devant les juridictions compétentes. Dans son plaidoyer, la présidente d’ Alternative citoyenne ne manque pas de réitérer ses exigences quant à la suppression de cette Institution qui apparaît, à ses yeux, « non indispensable » et « budgétivore », pour que l’argent du contribuable qui leur est dédié, serve à investir dans les secteurs d’activités socioéconomiques.
Le scandale a été revélé au grand public, fin août dernier, après une plainte déposée par Jeannot Ahoussou Kouadio, président du Sénat ivoirien, autorisant l’ouverture d’une enquête sur l’usage frauduleux de bons d’exonération des membres de l’institution qu’il dirige.
L’homme d’affaires, Al Moustapha, a été épinglé. Selon le procureur de la République, le mis en cause aurait en complicité avec un “réseau de faussaires “, produit et commercialisé de fausses attestations d’exonération de sénateurs auprès de particuliers.
Placé sous mandat de dépôt, il séjourne actuellement à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA). Le procureur Adou Richard a aussi révélé que l’information judiciaire ouverte, a démontré « l’implication de certains sénateurs qui, en violation de l’incessibilité du droit à l’exonération, ont cédé à de tierces personnes moyennant rémunération, des documents, occasionnant ainsi un préjudice financier important à l’administration douanière ».