Congés anticipés – Après la scène de terreur perpétrée lundi au Lycée moderne d’Arrah, l’heure est aux regrets. Plusieurs élèves impliqués dans les violences ont été mis aux arrêts.
Lycée d’Arrah: Harlette Badou sensibilise les élèves sur les méfaits du phénomène des congés anticipés
La ville d’Arrah (département de Bongouanou, Est de la Côte d’Ivoire) a été secouée, lundi 13 décembre 2021, par des violences inouïes perpétrées par des élèves désireux d’aller plus tôt en congés de Noël.
Une vidéo mettant en scène des heurts entre policiers et élèves dans l’enceinte de l’établissement, a mis en émoi les internautes. Les forces de l’ordre ont dû plier l’échine devant une cohorte d’élèves en furie, lançant des pierres aux policiers.
Le tout sous la clameur d’autres élèves tapis dans l’ombre et encourageant pour certains, leurs amis « héros » à en découdre avec les policiers. Débordés, ces derniers ont répliqué par des jets de gaz lacrymogène pour disperser les pro-congés anticipés.
Il a fallu des renforts du peloton de gendarmerie de la ville et l’intervention des autorités administratives, municipales et des élus locaux pour faire baisser la tension.
Arrivés sur place, le Maire de la commune d’Arrah, Harlette Badou N’Guessan Kouamé, et le préfet ont échangé avec les émeutiers dont plusieurs parmi eux ont été arrêtés et placés en garde à vue avant d’être présentés devant le parquet.
L’école étant un lieu de savoir et de transmission de connaissances, Mme la Ministre a sensibilisé les élèves sur les méfaits du phénomène des congés anticipés et les a exhortés au maintien de la paix et de la tranquillité dans les lycées et collèges.
Chaque année, partout dans les grandes villes du pays: Vavoua, Korhogo, Aboisso, Man, Dabou, Divo ou encore à Bongouanou et Soubré, les cours sont perturbés par des élèves et badauds à l’approche des congés de Noël. Ainsi depuis plusieurs années déjà, les écoles ivoiriennes se vident dans les premières semaines du mois de décembre.
“Notre école enseigne mais n’éduque plus. Ces enfants-là, pris individuellement, sont comme des moines. Mais pourquoi un tel degré de violence et de défiance à l’autorité voire à la force publique dès lors qu’ils se retrouvent en groupe. Il faut agir sur les masses. Parler aux consciences des masses. J’ai vu cette vidéo dans une école d’Issia où avec des mots bien choisis, un enseignant à pu parler de façon convaincante aux élèves. Ce sont des exemples à multiplier. La répression ou la sanction ciblée doit être le dernier recours pour discipliner ceux qui ne veulent pas rentrer dans les rangs.
Et puis comme première approche de solution, il faut annuler les congés de toussaint qui n’existaient pas avant et faire coïncider l’arrêt des notes avec la date des congés. L’élève conscient et préoccupé à avoir une bonne note pour améliorer sa moyenne sera moins enclin au vandalisme. Parce qu’à la vérité, c’est l’oisiveté apparente qui est la mère de ce phénomène des congés anticipés. Si les notes sont arrêtées avant le 22 décembre, date des congés, que voulez-vous que l’élève fasse pendant cette période qui va de l’arrêt des notes à la date des congés. Surtout que les congés de noël créent chez les élèves une sorte d’hystérie. Ils ont déjà la tête à la fête dès le mois de décembre sonne. Cette fièvre de la fête se vit d’ailleurs à plusieurs niveaux de la vie sociale, dans nos marchés, dans les églises, dans les rues, dans les supermarchés… Ils veulent bien profiter de cette ambiance frénétique. Voici à mon avis ce qui les met en extase et sont prêts à tous les risques pour avoir les congés”, a commenté un journaliste ivoirien.