Investi jeudi par son parti candidat à la présidentielle de 2024, l’opposant sénégalais Ousmane Sonko a vu son meeting d’investiture interdit.
L’opposant sénégalais Ousmane Sonko investi candidat à l’élection présidentielle de 2024
Plus d’une semaine après l’annonce du président Macky Sall de ne pas briguer un troisième mandat, Ousmane Sonko a appelé à un concert de casseroles samedi pour protester «pacifiquement» contre l’interdiction de son meeting d’investiture.
Selon son parti, sa désignation est intervenue jeudi 13 juillet 2023, à l’issue d’un processus d’investiture transparent et démocratique.
“Ce jeudi 13 juillet 2023, à l’issue d’un processus d’investiture transparent et démocratique, Ousmane Sonko, né le 15 juillet 1974, de nationalité exclusivement sénégalaise, jouissant de l’intégralité de ses droits civils et politiques, est désigné à l’unanimité des suffrages exprimés, candidat de Pastef pour l’élection présidentielle du 25 février 2024”, lit-on dans un communiqué publié par le parti d’opposition.
“Le Pastef félicite les membres de la Haute autorité de régulation du parti (HARP) pour leur rigueur dans la supervision du processus, ainsi que les mille six cent six (1606) délégués des quarante-six (46) départements du Sénégal et des huit (08) circonscriptions électorales de la Diaspora qui ont exprimé librement leurs suffrages”, ajoute la note.
Ousmane Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme dans une affaire de mœurs, un verdict qui le rend inéligible en l’état, selon ses avocats et des juristes. Par ailleurs, le 8 mai 2023, l’opposant a été condamné à six mois de prison avec sursis lors d’un procès en appel pour diffamation, une peine largement perçue comme le rendant inéligible pour la présidentielle. Mais il n’a pas encore épuisé ses recours devant la Cour suprême.
Le gouverneur de Dakar a annoncé jeudi dans un communiqué l’interdiction de ce rassemblement, prévu initialement samedi après-midi dans un stade dans la banlieue de Dakar, pour «risques de troubles à l’ordre public».
À la place du meeting d’investiture, Ousmane Sonko a appelé vendredi soir à «organiser samedi soir, de 20 h 30 à 21 h 00 locales, un concert de casseroles, de klaxons et de pétards, une manière pacifique de manifester sa désapprobation, lancer un message de paix au président Macky Sall et lui demander de quitter le pouvoir dans la paix».
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a annoncé début juillet qu’il ne se présentera pas à la présidentielle de 2024. Ousmane Sonko, qui a parfois appelé à passer outre les interdictions de manifester, a également appelé à «arborer une couleur rouge» pour protester et «poser des actes forts pour la paix».
En dépit des procédures judiciaires, «je reste éligible» à la présidentielle de 2024, a dit Ousmane Sonko. Il a dénoncé une nouvelle fois le blocus de son domicile à Dakar «depuis le 28 mai» par les forces de sécurité, une situation qui le met selon lui de fait «en prison».