Devenu grande star de l’Afrobeats, Burna Boy serait en quelque sorte sur les traces de la légende du reggae, Bob Marley.
Burna Boy : le Bob Marley de notre temps ?
Depuis des années, Burna Boy cultive une identité musicale transcontinentale qui brouille les frontières entre l’Afrique et les Caraïbes. Une connexion spirituelle qui fait écho à celle que Bob Marley entretenait avec le continent africain, mais dans le sens inverse. L’artiste aux multiples Grammy Awards a souvent exprimé son sentiment d’appartenance profonde à la Jamaïque, allant jusqu’à déclarer se sentir « plus jamaïcain que nigérian » dans son être intérieur.
Cette connexion viscérale avec la Jamaïque se manifeste dans sa musique : ses morceaux fusionnent l’afrobeat nigérian avec des sonorités reggae et dancehall, créant ce qu’il appelle lui-même l’« Afro-fusion ». Le chanteur a également révélé que « La Jamaïque a toujours fait partie de moi — depuis que mon père écoutait Super Cat et d’autres artistes quand j’étais enfant jusqu’à ce que je me retrouve à Brixton. »
Cette relation transcontinentale entre Burna Boy et la Jamaïque fait écho, de manière inversée, à celle que Bob Marley entretenait avec l’Afrique. Le prophète du reggae, né à Nine Mile en Jamaïque, a toujours revendiqué ses racines africaines avec une ferveur spirituelle. « Africa Unite » était une philosophie de vie ancrée dans le rastafarisme. Son voyage en Éthiopie en 1978 fut pour lui un retour aux sources mystique, et ses chansons comme « Exodus » ou « Zimbabwe » témoignent de cette connexion profonde avec la terre-mère africaine. Marley voyait l’Afrique non seulement comme le berceau de ses ancêtres, mais comme la promesse d’une rédemption collective pour la diaspora noire.
Pour Burna Boy, cette identification à la Jamaïque représente aussi une liberté d’expression, une rébellion contre les conventions, et une spiritualité rastafari qui résonne avec sa propre quête d’authenticité.