Alain Lobognon a répondu au capitaine Ibrahim Traoré qui accuse la Côte d’Ivoire de tentative de déstabilisation. Pour l’ancien ministre Ivoirien des Sports, « la Côte d’Ivoire n’a aucun intérêt à déstabiliser le Burkina Faso ».
Accusations de destabilisation du Burkina par la Côte d’Ivoire : Alain Lobognon répond à Traoré
Dans une déclaration faite le 11 juillet, le président de la transition du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a accusé la Côte d’Ivoire et le Bénin d’abriter des bases militaires françaises où sont entraînés des terroristes pour déstabiliser son pays. De graves accusations qui ont provoqué des vives réactions à Abidjan comme à Cotonou.
Sur le réseau social X, l’ancien député de Fresco, Alain Lobognon s’est exprimé sur ces accusations du capitaine Traoré. « La Côte d’Ivoire n’a aucun intérêt à déstabiliser le Burkina Faso », a-t-il déclaré. « Notre pays n’a rien à gagner en soutenant des terroristes au Burkina Faso. La Côte d’Ivoire est une victime de cette guerre sans fin qui se déroule à huis clos chez son voisin qui refuse toute aide, au nom d’une prétendue souveraineté », a poursuivi l’ancien ministre de Ouattara.
Déclaration d’Alain Lobognon
La Côte d’Ivoire n’a aucun intérêt à déstabiliser le Burkina Faso.
L’accusation venant de Ouagadougou est directe. Des deux côtés, des gens l’ont applaudie. Ceux-là militent pour un pourrissement de la situation déjà moribonde entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Pour quelle raison ? Ils le savent. La stabilité n’a jamais fait l’affaire des pêcheurs en eau trouble. Alors les accusations de déstabilisation contre la Côte d’Ivoire font mousser des affaires. Mais jusqu’à quand au moment où de l’autre côté de la frontière, des familles apprennent chaque jour, la mort de leurs enfants.
Parce que la guerre ne peut être gagnée contre un ennemi dont personne n’a jamais demandé les revendications, ni les motivations. Qu’importe! Pour les marchands locaux des armes et de la logistique de la guerre, tant que l’argent atterrit sur les comptes bancaires, la situation de pourrissement doit perdurer. Cela doit cesser! Surtout lorsque c’est la Côte d’Ivoire qui est directement indexée.
Notre pays n’a rien à gagner en soutenant des terroristes au Burkina Faso. La Côte d’Ivoire est une victime de cette guerre sans fin qui se déroule à huis clos chez son voisin qui refuse toute aide, au nom d’une prétendue souveraineté. N’oublions pas que la Côte d’Ivoire a déjà, à plusieurs reprises, manifesté sa disponibilité à aider le Burkina Faso en fournissant à son voisin du Nord, du matériel militaire et des renseignements.
Rappelons ici que ces aides n’ont jamais été reconnues publiquement par les officiels Burkinabè. N’empêche que la Côte d’Ivoire n’a aucun intérêt à voir le Burkina Faso poursuivre sa lente descente dans l’abîme qu’entretiennent les chiens de guerre qui tirent d’énormes profits de cette guerre sans nom.
Témoin et acteur de la crise qui secoua mon pays, la Côte d’Ivoire, entre 2002 et 2011, je sais ce qu’ont enduré les populations innocentes face aux hommes armés. Je sais également le rôle joué par le Burkina Faso pour voir la guerre cesser en Côte d’Ivoire. Je connais les sacrifices humains et politiques consentis dans les deux pays. C’est pourquoi, je n’entends pas baisser les bras quand il s’agit de dénoncer les mensonges qui visent à opposer les deux pays. D’ailleurs, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, anciennement Haute Volta sont et resteront liés historiquement. Ceux qui l’ignorent vont devoir se raviser et accepter que rien n’opposera Ivoiriens et Burkinabè, aussi longtemps que nos États existeront.
Régulièrement, j’interpelle dans mes publications sur X les intellectuels Burkinabè. J’interpelle aujourd’hui les intellectuels Ivoiriens qui feignent d’ignorer les accusations dangereuses venant de Ouagadougou. Ceux qui pensent que ces accusations gratuites de déstabilisation sont une aubaine pour eux, alors que se pointe l’année électorale en Côte d’Ivoire se trompent lourdement. Chaque Ivoirien doit noter que la Côte d’Ivoire n’est nullement impliquée dans la déstabilisation du Burkina Faso. Parce que le Burkina Faso, c’est une bonne partie de Côte d’Ivoire. Et vice-versa.
Vivement la Paix au Burkina Faso!
Alain LOBOGNON