L’appel interjeté, ce lundi 16 septembre, par Fatou Bensouda contre l’acquittement de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé continue de susciter des réactions. Le collectif des victimes de la crise postélectorale vient de s’ajouter à cette longue liste.
Le collectif des victimes à propos de l’appel de Bensouda « On salue cette action »
Acquittés en janvier dernier par la Chambre de première instance de la CPI, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ne sont pour autant pas tirés d’affaire. Libérés sous conditions par la Chambre d’appel deux semaines plus tard, les deux Ivoiriens devront à nouveau faire face à de nouvelles procédures dans la mesure où Fatou Bensouda, la Procureure de la CPI, vient d’interjeter appel contre leur acquittement. La procureure gambienne dispose par ailleurs de 30 jours pour déposer son mémoire détaillant les motifs juridiques de son appel.
Cette tournure de la procédure a suscité de l’espoir auprès des victimes de la crise postélectorale qui ont aussitôt réagi à cet appel. Issiaka Diaby, président du Collectif des victimes a déclaré :
« Heureusement que la Cour reconnaît qu’ il y a eu des victimes. Et s’il y a eu des victimes, qui est à l’origine ? C’est Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé ». Car pour lui, « si madame la procureure n’avait pas agi ainsi, c’est les fondamentaux de la Cour pénale internationale qui allaient être atteints». Poursuivant, Diaby Issiaka ajoute : « On salue cette action, c’est une suite logique, parce que les victimes risquaient de voir leurs droits violés et la crédibilité de la Cour pénale internationale, entamée. »
L’appel interjeté par Bensouda peut cependant déboucher sur deux situations : Soit la Chambre d’appel le trouve bien fondé et annule la décision d’acquittement prise par la Chambre préliminaire I. Et donc le procès va se poursuivre. Soit la Chambre d’appel déboute la Procureure gambienne. En pareille occurrence, le procès prendra immédiatement fin et l’ancien Président ivoirien et le dernier ministre de la Jeunesse de son dernier gouvernement seront définitivement libérés.
Notons que la crise postélectorale a fait 3 000 morts selon le bilan officiel. À l’arrivée de Me Paolina Massidda à Abidjan en janvier dernier, le collectif des victimes de Duekoué (Nahibly et Carrefour, Ouest) ont crié leur colère à la Représentante légale des victimes, car ils disent être des laissés pour compte.