La visite de la Communauté Wê à Laurent Gbagbo dans son village de Mama avait suscité de nombreuses critiques. Lors de son allocution devant ses hôtes, l’ancien chef d’État ivoirien a annoncé qu’il leur rendra très bientôt la politesse en sillonnant les départements Wê.
Laurent Gbagbo : « J’arrive là bas. On va visiter tous les départements »
Après avoir observé « une minute de silence en mémoire de tous ceux qui sont morts » dans le Cavally et le Guémon, Laurent Gbagbo a indiqué d’entrée à ses visiteurs : « Je viendrai en pays Wê pour vous voir. » Ces propos de l’ancien président ivoirien viennent ainsi battre en brèche toutes les critiques et autres polémiques qui voyaient en ce déplacement des Wê à Mama comme une injure faite à ce peuple, qui a pourtant payé le prix fort lors de la sanglante crise postélectorale de 2010-2011, ainsi que de précédentes crises sanglantes.
Mais loin de s’arrêter à ce que disent ses détracteurs et autres pourfendeurs, le Woody de Mama est bien curieux de connaître les véritables causes de ces tueries en masses perpétrées dans cette région de la Côte d’Ivoire.
Ainsi, a-t-il lancé au Professeur Hubert Oulaye, ancien ministre de la Fonction publique et cadre de la région. « Oulaye Hubert, je vous avais demandé de faire des études sur tout ce qui est arrivé en pays Wê. Continuez à aller jusqu’au bout. Directement, ce n’est pas parce que les Wê sont mes parents. Mais c’est parce que c’est la Côte d’Ivoire. Et tout ce qui arrive en Côte d’Ivoire, on doit savoir pourquoi cela arrive », a lancé l’ancien chef d’État.
Avant de tenter, à son niveau, de trouver une explication rationnelle : « Les Wê ont beaucoup de forêts, donc les gens veulent les attaquer pour prendre leurs forêts, pour prendre leurs plantations. Pour prendre les caféiers, les cacaoyers. Mais si c’est ça, c’est grave ! »
Pour l’Historien de formation, « un être humain qu’on tue, on doit expliquer pourquoi on l’a tué ». Puis, il lance à l’égard de la communauté Wê : « Je vous salue pour votre bravoure… Je salue tous ceux qui ne sont pas venus, qui auraient pu venir, mais qui n’ont pas eu les moyens et puis je salue tous ceux à qui ont a dit de ne pas venir. »
« Peuple Wê, Yako! Yako, mes parents! Mes frères, mes soeurs, je vous salue. Mais les solutions sont encore devant. Il faut qu’on les cherche et on les trouve », a-t-il poursuivi, avant d’achever, dans un tonnerre d’applaudissements : « J’arrive là bas. On va visiter tous les départements. On va discuter surtout. »