La tempête bleue créée par la fintech WAVE, fait des heureux depuis son arrivée sur le marché du mobile money au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Mais le revers de la pièce semble être très amère pour les petits distributeurs qui risquent de disparaître à court terme, relève lemonde.fr.
Avec WAVE, les distributeurs qui « n’ont pas les reins solides vont disparaître »
Créée en 2011 par Drew Durbin et Lincoln Quirk, deux Américains installés à New York, et enregistré en 2016 à Dakar, la start-up est arrivée en Côte d’Ivoire en avril 2021. En six mois, elle s’est déjà taillé une belle place sur le marché, à en juger par le « buzz » que son arrivée suscite. Wave applique des frais fixes de transaction à hauteur de 1 % entre particuliers et épargne à ses utilisateurs des frais supplémentaires sur les paiements de factures en les reportant sur les entreprises, au contraire de son concurrent qui fait payer cette charge à ses clients.
En Côte d’Ivoire, l’autorité de régulation des télécoms a indiqué, dans un communiqué publié le 26 octobre, « se réjouir de la dynamique concurrentielle sur ce marché [du mobile money] qui concourt efficacement à l’inclusion financière de nos populations, dans un contexte marqué par la lutte contre la cherté de la vie ». Eu égard à la ruée des consommateurs vers le nouvel arrivant, les compagnies de téléphonie mobile, qui opèrent également dans le Mobile money, notamment Orange, MTN et Moov, ont également baissé leurs tarifs, se mettant au diapason de leur concurrent Wave.
Certains s’interrogent toutefois sur la viabilité d’un modèle qui risque de mettre des années avant de devenir rentable. D’autres craignent que la guerre des prix entre opérateurs, n’affecte la valeur du marché et fragilise, par ricochet, ceux qui en dépendent.
Près de 20 000 distributeurs en difficulté
Ainsi, depuis que la fintech a déposé ses valises en Côte d’Ivoire, de nombreux gérants de boutique multiservices et de cabines téléphoniques d’Abidjan, remarquent que la majorité des clients demandent aujourd’hui les services de Wave. Mais ce n’est pas évident pour les entrepreneurs avec la baisse tarifaire imposée par le pingouin venu de Dakar. Ils touchent désormais moins de commissions, certains ont même dû fermer boutique. Wave s’est imposé et n’a pas laissé le choix.
Leur syndicat, le Synam-CI, est donc récemment monté au créneau pour éviter d’être sacrifié sur l’autel des taxes et autres impôts. Animant un point de presse, le jeudi 4 novembre 2021, Elvis Ayemou, Secrétaire général du Synam-CI, a déclaré : « Le Synam-CI porte à la connaissance de l’opinion publique que les prestataires des services mobile money de Côte d’Ivoire ne sont aucunement contre la baisse des frais de transaction. Mais souligne que depuis longtemps, les propriétaires de points de vente reçoivent de faibles commissions ne leur permettant pas de vivre décemment de leur activité. Cela est dû en partie à la démultiplication et à l’augmentation des impôts qui piétinent nos revenus (Ripsi ou Arsi, TVA). »
Poursuivant, le leader syndical ajoute : « Le Synam-ci ne peut en aucun cas s’opposer à la lutte contre la vie chère. Le Synam-ci remercie les opérateurs classiques pour les efforts consentis quant à la baisse des frais de transactions et au maintien des commissions des prestataires que nous sommes. » Le Synam-ci interpelle toutefois les autorités ivoiriennes en vue d’une réduction des impôts et taxes qui « impactent négativement nos commissions ». « Nous prions l’État de bien vouloir se pencher sur notre secteur d’activité en vue de trouver des solutions idoines pour la pérennisation du Mobile money en Côte d’Ivoire », a conclu le syndicat.
« La valeur du marché a été divisée par quatre [au Sénégal] » depuis que les prix ont chuté sous la pression de Wave, affirme Cheikh Tidiane Sarr, directeur d’Orange Money Sénégal. Selon lui, les distributeurs qui « n’ont pas les reins solides vont disparaître ». Au Sénégal, ils seraient près de 20 000 entrepreneurs mobile money et autres prestataires de services financiers dérivés à avoir rangé les clés sous le paillasson. Et les mêmes craintes s’exprimant en Côte d’Ivoire, les commerçants spécialisés dans la monnaie électronique s’inquiétent d’une baisse de leurs revenus.
UEMOA: Un marché où tout reste à construire
De son côté, Wave affirme que l’augmentation du volume des transactions permettra à chacun d’y trouver son compte. Mais jusque-là, les traditionnels distributeurs dans les rues d’Abidjan, voient pour le moment que du bleu à l’horizon. Pleine d’ambition, la start-up, qui vient de se lancer au Mali et en Ouganda, envisage désormais de se développer dans les transferts frontaliers entre les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa). Un marché où tout reste à construire.
La fintech fait de plus en plus parler d’elle, et pas seulement à cause de ses bisbilles étalées sur la place publique par voie de communiqués. Les projecteurs se sont à nouveau braqués sur elle après la conclusion, en septembre, d’une levée de fonds record de 200 millions de dollars. Comptant des investisseurs de premier plan à son tour de table (les américains Stripe ou Founders Fund, le fonds Partech Africa…), Wave atteint désormais une valorisation de 1,7 milliard de dollars. Elle intègre ainsi le club prestigieux des « licornes » (start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars), une première en Afrique francophone.
Tout savoir sur le ‘new’ mobile money CI Wave
Les frais de transfert d’argent avec l’application mobile money Wave
Les transferts d’argent sont à seulement 1% avec Wave au plan national.
Wave, qui compte un total de 10 millions d’utilisateurs actifs sur ses cinq marchés à savoir Mali, au Burkina Faso, en Ouganda, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
L’arrivée de Wave et ses produits en Afrique : cas du Sénégal
Créée par deux Américains pour baisser les frais des transactions en mobile money, la start-up est sous le feu des projecteurs depuis qu’Orange tente de freiner son développement au Sénégal.
Lancée en 2018, la fintech du mobile money affirme être désormais utilisée par plus de la moitié des adultes au Sénégal. Coura Carine Sene, directrice générale de Wave pour l’UEMOA, affirme qu’une des priorités est de renforcer l’inclusion financière.
Qui est le propriétaire de Wave ?
Créée par deux Américains Co-fondateurs Drew Durbin (à gauche, Directeur Général) et Lincoln Quirk (à droite, Directeur Produit) qui se sont rencontrés en première année d’université où ils étaient voisins de palier.
Dans quel pays est utilisé wave ?
Vous pouvez utiliser wave au Burkina Faso, en Ouganda, en Côte d’Ivoire et au Sénégal.
Comment annuler transfert Wave en côte d’ivoire?
Si vous pensez qu’il y a une erreur, contactez le service client au 1315 fournissez-nous votre nom, vos coordonnées, le nom du destinataire, la date du transfert, ainsi que les raisons selon lesquelles vous pensez qu’il y a eu une erreur.
Comment devenir distributeur Wave?
Rendez vous dans une agence prenuim wave et remplissez le formulaire de demande.Vous devez activer vos données mobile, votre géolocalisation et être dans le local où vous voulez ouvrir. Il est primordial d’être dans le local au moment de remplir le formulaire car la géolocalisation permet à wave de savoir quels sont les autres points ouverts dans votre secteur.
Comment Wave gagne de l’argent ?
Pourquoi Orange ne tient pas face à Wave?
Wave offre le transfer d’argent le plus abordable au Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal et Uganda et à ce jour 10 millions d’utilisateurs actifs.