Faure Gnassingbe a accepté de jouer le médiateur entre le Mali et la CEDEAO. Cependant, la médiation du président togolais est mal perçue par ses adversaires politiques au Togo.
Comment l’opposition togolaise juge la médiation de Faure Gnassingbe au Mali
Il y a quelques jours, Faure Gnassingbe a accepté de faire la médiation entre le Mali et la CEDEAO. À ce propos, Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères, soutient que « le président de la République a redit son soutien au peuple malien et a souhaité que le Mali ensemble avec la communauté internationale puisse trouver un moyen de rapidement sortir des difficultés auxquelles les populations maliennes sont victimes ».
Au Togo, l’opposition refuse de croire aux bonnes intentions de Faure Gnassingbe. Kafui Adjamagbo Johnson, secrétaire général de la CDPA (Convention démocratique des peuples africains), croit plutôt que le président togolais veut redorer son blason.
« Nous avons des doutes sur les intentions réelles. Monsieur Faure Gnassingbé se propose comme médiateur alors qu’il n’incarne pas les valeurs qui sous-tendent le combat du peuple malien, que même chez lui, il n’arrive pas à faire preuve d’ouverture. Il malmène son opposition. Il est fermé à toute discussion », tient-elle à souligner, a-t-elle confié à RFI.
L’opposante togolaise continue pour dire que Faure Gnassingbe pourrait « saisir cette opportunité de la crise malienne pour acquérir une certaine légitimité à l’extérieur, se positionner tout en sachant qu’à l’intérieur, il n’a pas cette légitimité, qu’il n’a pas l’adhésion de son peuple ».
Elle le soupçonne de vouloir « surfer sur ce vent de panafricanisme en relation avec le conflit malien et se positionner ». Mais pour la responsable du CDPA, « c’est peine perdue », car « les peuples africains ne sont pas dupes ».
En tout cas, du côté du pouvoir togolais, on assure être déterminé à accompagner la République du Mali sur le plan politique et sécuritaire pour le retour à l’ordre constitutionnel.