Le Sénégal est dans le viseur de l’ONG ARTICLE 19. Dans un communiqué, l’organisation basée en Grande-Bretagne se dit préoccupée « par la répression de l’expression » dont elle a été témoin ces derniers mois dans le pays de Macky Sall.
Sénégal : L’ONG ARTICLE 19 dénonce une « répression de l’expression »
Dans un communiqué publié sur son site officiel et consulté par Afriquesur7, ARTICLE 19 est revenu sur l’arrestation du député sénégalais Abdou Bara Dolly le 10 juin 2022 « à la suite de propos critiques qu’il a tenus à l’encontre du président Macky Sall lors d’une manifestation des deux coalitions de l’opposition » à Dakar, la capitale du Sénégal. L’ONG rappelle que le parlementaire a été inculpé pour des faits d’injure au chef de l’État avant d’être mis en liberté provisoire le 8 juillet 2022.
L’ONG ne manque pas de rappeler le cas de Pape Ibra Guèye dit Papito Kara, un militant sénégalais interpellé le 3 août 2022. Les autorités sénégalaises l’accusent de fausses nouvelles. Il est toujours en détention. ARTICLE 19 cite également Abdou Karim Gueye et Cheikh Oumar Diagne qui ont été placés en garde à vue à la suite de propos tenus après la mort d’un imam.
Cette tendance des autorités sénégalaises à nier les critiques et à museler les voix dissidentes et la liberté d’expression bafoue les fondamentaux de la démocratie. L’effet paralysant et dissuasif de ces pratiques sur les militants, les organisations de la société civile, les médias et autres encourage l’autocensure. Les valeurs fondamentales de démocratie et de libertés que le pays a mis des années à acquérir doivent être préservées », a dénoncé David Diaz-Jogeix, directeur principal des programmes à ARTICLE 19.
L’organisation tient à rappeler à Macky Sall et au gouvernement du Sénégal qu’ils ont pour obligation de garantir le droit à la liberté d’expression dans le pays, notamment la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées de toute nature, sans considération de frontières, sous forme orale, écrite, imprimée, artistique, comme le stipule le Pacte international relatif aux droits civiques et politiques.
« ARTICLE 19 rappelle en outre aux autorités sénégalaises que les restrictions à la liberté d’expression ne sont autorisées que si elles respectent strictement le triple test établi par l’article 19(3) du PIDCP. Elles doivent satisfaire à l’exigence de légalité (qui exige que la base juridique de la restriction soit claire, accessible et prévisible), poursuivre un objectif légitime et être nécessaires et proportionnées à la réalisation de cet objectif », peut-on lire dans la note .