La cérémonie d’ouverture des Jeux Olympique (JO de Paris 2024) a été suffisamment haute en couleur pour ne pas passer inaperçue. Elle a vu la participation d’artistes mondialement connus. Les costumes d’apparat de certaines délégations, telles que celles des États-Unis et de la Mongolie, ont tout autant défrayé la chronique que les tableaux artistiques qui ont ponctué le défilé des délégations. Là où l’on attendait du sport et des performances, le volet artistique et culturel s’est invité en véritable point d’ancrage populaire. À la question de savoir si les arts et la culture ont toujours joué un rôle aussi prépondérant lors des JO passés, un expert en la matière nous offre un retour historique, plaçant ainsi les choses en perspective… Par Dr.Marc-Arthur Gaulithy*.
Arts, culture et olympisme, Dr. Marc-Arthur Gaulithy remonte à l’origine des JO
1. Introduction
Lors des jeux de Los Angeles 1984, il est demandé par le COJO ( Comité d’Organisation des JO) à Ernie Barnes, athlète devenu artiste, de créer des posters basés sur son expérience sportive. Ses travaux évoquent la diversité ethnique de Los Angeles, l’émotion des sports de compétition, ainsi que la virtuosité des champions, la concentration et l’idéalisme.1 Ils reprenaient ainsi certaines des valeurs et des idéaux promus par le Mouvement Olympique. Bien que le cas Ernie Barnes soit intéressant, en référence à sa particularité d’athlète- artiste, le recours au rapport symbiotique entre les arts et le sport comme moyen de promouvoir les valeurs et la culture olympique est établie depuis la Grèce antique.
La légende attribue à Hercule, fils de Zeus, la fondation des Jeux Olympiques. Les premiers Jeux mentionnés se déroulèrent en 776 avant l’ère chrétienne. Ils furent dès lors, célébrés tous les quatre ans, et avaient un caractère semi-religieux. Les vainqueurs y étaient couronnés de branches d’olivier coupées dans le bois sacré du temple de Zeus.2
Ces Jeux avaient une telle importance dans la Grèce antique qu’on y mesurait le temps par Olympiades, soit l’intervalle de quatre ans séparant les Jeux. Près de trois cents Olympiades de la période antique sont documentés.
Au début, les Olympiades se bornaient à une seule épreuve, celle d’une brève course à pied. Plus tard, d’autres furent ajoutées et le programme fut élargi. Toutes les épreuves, cependant, se déroulaient dans une période de cinq jours. Le titre le plus convoité était celui de vainqueur du pentathlon ; il comprenait cinq épreuves, la course, le saut, le lancement du javelot, le lancement du disque et la lutte. Des concours artistiques et littéraires étaient aussi organisés et, parfois, des pièces de théâtre étaient jouées dans le stade.3
Ce mariage entre les arts et le sport olympique des années primitives perdura jusqu’à ce que les Jeux soient abolis en l’an 394 de notre ère, par décrets de l’Empereur Théodose le Grand.
S’en est suivi une longue période de silence emmaillée de quelques timides et brèves tentatives de faire revivre l’esprit olympiques , jusqu’à l’arrivée de réformateurs parmi lesquels un certain Pierre de Coubertin, un humaniste à l’esprit olympique hellénique chevillé au corps, mais aussi grand défenseur de la dimension artistique et culturelle de la pensée Olympique. Depuis, tant bien que mal, les arts ont occupé une place importante dans la pérennisation et la diffusion de la pensée olympique, ainsi que dans l’inculcation de la culture éducative olympique. L’exemple du recours quasi systématique aux artistes pour la confection des affiches des différents Jeux, bien que ne saurant épuiser toute l’économie de cet attelage, est un porteur de drapeau.
Grâce à leur grande popularité et à leur graphisme audacieux et facilement reconnaissable, les affiches olympiques continuent de captiver l’imagination et permettent de définir l’identité visuelle de chaque édition des Jeux. Certains COJO ont même eu à demander à des artistes et des designers de renommée internationale de créer des affiches uniques et de laisser un solide héritage associé pour toujours à une édition particulière des Jeux Olympiques. Bon nombre de ces affiches d’art olympique sont devenues des œuvres emblématiques sur les plans artistique et culturel.4
- 1 Official Report of the Games of the XXIIIrd Olympiad Los Angeles 1984, Los Angeles: Los Angeles Olympic Organizing Committee, 1985, vol. 1, pp. 32, 244-245, 288, 297, 300, 534, 550-552.
- 2 Pierre de Coubertin et le miracle Grec, Comité International Pierre de Coubertin, Lausanne 2005
- 3 S.Padel-Imbaud, Jeux Olympiques et Sport en Grèce antique, Chercheurs d’art, 2004
2. Symbolisme des arts dans la culture olympique antique et dans l’entre-deux
Dans la Grèce antique, à l’époque de l’âge d’or, l’athlétisme et les beaux-arts étaient toujours étroitement liés. Les bâtiments et terrains de concours étaient dessinés par les plus grands architectes, et les stades, ainsi que leurs abords, étaient ornés des plus belles
sculptures ; poètes de renom, orateurs et musiciens participaient aux cérémonies. La grâce et la beauté étaient estimées au même titre que les prouesses athlétiques.5 À cette recherche constante de grâce, de beauté et de prouesses athlétique se mélaient une dimension spirituelle et morale ; le tout constituant l’esprit olympique.
Cet esprit olympique et son aura doivent en partie leur survie dans l’imaginaire des peuples pendant cette longue période d’entre deux (entre l’an 394 et les premières tentatives de renaissance), aux discours portés par les créations artistiques et autres odes de poètes et intellectuels comme Panayotis Soutsos. Ce dernier, dès 1833, à travers des écrits dans le journal « Helios » propagea l’idée de rétablissement des jeux. Cette idée se concrétisa lorsque Evangelis Zappas proposa au roi Othon une donation pour financer « Olympia ». Ainsi, « Olympia » se tint en 1859,1870, 1875 et 1889 sous forme d’exposition nationale d’industrie, d’agriculture et de beaux-arts ; le tout accompagné d’épreuves d’athlétismes.6
Cette survie a aussi été portée par certains archéologues et chercheurs passionnés par le site d’Olympie. Si Abel Blouet, membre d’une expédition française, exhuma en 1829 le site du Temple de Zeus; ce furent les fouilles Allemandes conduites de 1875 à 1881 par le grand archéologue Ernst Curtius qui ressuscitèrent l’Altis, inspirant l’impressionnante reconstitution édifiée par l’architecte Victor Laloux lors de l’Exposition Universelle de Paris en 1889, laquelle ne manqua pas de frapper un Coubertin de 26 ans.7
3. Arts et Olympisme Moderne
3.1. Pierre de Coubertin et le temps de la réforme : l’appel aux lettres et aux arts
À Athènes, l’année 1896 marqua la renaissance des Jeux Olympiques de l’ère moderne. Pierre de Coubertin en fut l’un des principaux acteurs. Ces jeux consistèrent essentiellement en des compétitions athlétiques.8 Bien qu’il n’y ait pas eu de compétitions artistiques, une série d’évènements artistique se tinrent en marge, dans la ville d’Athènes.
- 4 Olympic summer games posters from Athens 1896 to Rio 2016, The Olympic Studies Centre, 2017, www.olympic.org/studies
- 5 S.Padel-Imbaud, Jeux Olympiques et Sport en Grèce antique, Chercheurs d’art, 2004
- 6 Pierre de Coubertin et le miracle Grec, Comité International Pierre de Coubertin, Lausanne 2005
- 7 Idem
- 8 Norbert Müller, Cent ans de congrès olympiques 1894-1994, CIO, 1994
Cette renaissance a été aussi marquée par l’avènement de l’Hymne Olympique. Créée sur commande par Samaras et Palamas qui figuraient parmi les plus grands artistes grecs du XIXème siècle, elle perdure jusqu’à ce jour depuis 1960, date à laquelle elle devint l’hymne olympique officiel.9
En 1906, le Baron de Coubertin proposa que des concours de beaux-arts (architecture, littérature, musique, peinture et sculpture) fussent ajoutés au programme olympique, afin de faire bénéficier de valeurs nouvelles, spectateurs et participants.10 La photographie a ensuite été ajoutée. Les premiers concours de beaux-arts eurent lieu en 1912 et, depuis lors, ils figurèrent à tous les Jeux jusqu’en 1948. En 1952 à Helsinki, la participation des beaux-arts se limita seulement à une exposition. En 1954, le Comité International Olympique (CIO), afin d’améliorer la partie du programme consacrée aux beaux-arts, refit la règle numéro 31 de la charte olympique consacrée au programme d’Art:
« Le Comité Organisateur mettra sur pied une manifestation ou exposition d’Art (Architecture, Musique, Littérature, Peinture, Sculpture et Photographie), sous réserve de l’approbation du Comité International Olympique, et fixera les dates auxquelles ces démonstrations ou expositions auront lieu. Cette partie du programme doit être à hauteur de la classe des compétitions sportives et avoir lieu dans le même temps. Les manifestations d’Art peuvent aussi comprendre des ballets, du théâtre et de la musique symphonique, de thèmes classiques ou non. »11
3.2. Évolution de la place des arts pendant les Jeux Olympiques
Tout le monde n’entendra cet appel aux lettres et aux beaux-arts de la même manière. Au militantisme de Pierre de Coubertin selon qui « Le sport doit être envisagé comme producteur d’art et comme occasion d’art.Il produit de la beauté puisqu’il engendre l’athlète qui est de la sculpture vivante. Il est occasion de beauté par les édifices qu’on lui consacre, les spectacles, les fêtes qu’il provoque »12, s’opposera le pragmatisme de certains de ses successeurs au CIO. Les compétitions artistiques vont alors être éjectées du programme officiel des jeux au motif de la difficulté de la définition du statut amateur des artistes, et du manque d’intérêt pour les compétitions artistiques à partir de Londres 1948. Ils vont donc progressivement être remplacés par des expositions et autres manifestations. Cette évolution transparait dans la Charte Olympique. Entre 1921 et 1946, il est mentionné dans la Charte que parmi « les prérogatives et devoirs du Comité organisateur, il doit veiller à l’organisation des cinq concours d’art (architecture, peinture, sculpture, musique et littérature) qui font partie intégrante de la célébration de l’Olympiade. »13
À partir de 1949 jusqu’en 1990, la Charte olympique stipule avec quelques variations selon les années, que le COJO « mettra sur pied une manifestation ou exposition d’art du pays hôte (architecture, littérature, musique, peinture, sculpture, photographie et philatélie sportive), sous réserve de l’approbation du C.I.O., et fixera les dates auxquelles ces manifestations ou expositions auront lieu.
- 9 Bill Mallon & Ian Buchanan, Historical dictionary of the Olympic movement, 3rd edition, 2006, p 198
- 10 Pierre de Coubertin, « Discours d’ouverture de la Conférence consultative des arts, lettres et sports prononcé au foyer de la Comédie-Française, à Paris le 23 mai 1906 »
- 11 Les jeux Olympiques : Principes fondamentaux, Statuts et règles, Informations générales ; Comité International Olympique, Lausanne, 1956.
- 12 Jean Durry, Le vrai Pierre de Coubertin, Comité Français Pierre de Coubertin, 1997, p. 55
- 13 Charte olympique de 1946, section III, règle 3, p. 10
Le programme peut également comprendre du théâtre, des ballets, des opéras et des concerts symphoniques. Cette partie du programme doit être d’une qualité identique à celle des compétitions sportives, avoir lieu à la même époque et à proximité de ces compétitions. Le C.O.J.O. doit faire à ce programme une publicité adéquate. »14
La responsabilité de faire se tenir ces manifestations culturelles et artistiques dans le cadre des Jeux Olympiques incombe aux COJO en collaboration avec les CNO des pays où se déroulent les jeux. À la Session de 1950, il est confirmé que le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) d’Helsinki 1952 devra organiser des expositions d’art.15 Cependant, en 1951, les concours d’art sont rétablis par la Session qui décide que les lauréats recevront à nouveau des médailles.16 Le COJO d’Helsinki conteste toutefois cette décision car, par manque de temps, il ne peut les intégrer au programme. Suite à ce refus, les concours d’art disparaissent définitivement des Jeux Olympiques. En 1954, le CIO décide que chaque comité d’organisation mettra en place une exposition de beaux-arts où aucune médaille ne sera décernée.17 Les Jeux à Melbourne en 1956 sont les premiers où une telle exposition artistique a lieu.
Les jeux de Rome (1960), Mexico (1968), de Munich (1972), aussi bien que ceux de Montréal (1976), Moscou ( 1980) et de Los Angeles (1984) verront se tenir de mémorables Olympiades culturelles ( appelés également programme culturel). Ces programmes ont été articulés autours d’expositions d’arts modernes, classiques, de performances artistiques et de spectacles hauts en couleurs ; renforçant ainsi le caractère populaire et inclusif aux Jeux Olympiques. Selon la charte olympique de 1991, « Ce programme doit servir à promouvoir les relations harmonieuses, la compréhension mutuelle et l’amitié entre les participants et les autres personnes assistant aux Jeux Olympiques. »18. À partir des Jeux de Barcelone (1992), l’Olympiade culturelle propose un programme interdisciplinaire constitué de concerts, de films, de spectacles, de folklore et d’expositions.
Sans que cela ne soit obligatoire, ces programmes culturels, mis en place par le COJO et les CNO, pouvaient être organisés durant les quatre années précédant les jeux , et atteindre leur point culminant pendant la période des jeux.19
« En complément à l’atmosphère festive des Jeux Olympiques, le programme culturel des Jeux Olympiques inclut des projets et des événements qui présentent les cultures locale, nationale et internationale, favorisent le dialogue interculturel et célèbrent les valeurs olympiques pour toucher le public le plus large possible.
- 14 Charte olympique de 1958, règle 31, p. 21
- 15 Procès-verbal de la 45e Session du CIO, Copenhague 1950, pp. 7-8
- 16 Procès-verbal de la 46e Session du CIO, Vienne 1951, p.23
- 17 Procès-verbal de la 49e Session du CIO, Athènes 1954, pp. 13-14
- 18 Charte olympique de 1991, règle 44, p. 43
- 19 Charte olympique 2019, règle 39 Programme culturel
Il permet de mobiliser une grande partie de la population du Pays hôte et des visiteurs venus du monde entier en faveur de l’esprit des Jeux et de l’Olympisme, y compris les jeunes et les personnes ayant d’autres intérêts que le sport. Le programme culturel favorise le développement à long terme de projets culturels ayant une valeur d’héritage significative ; il est couronné par un festival culturel spécifique organisé pendant les Jeux Olympiques. » […] Le programme doit trouver son point culminant dans un festival culturel qui se déroulera au minimum pendant toute la période d’ouverture des villages olympiques.20
3.3.Culture et Éducation Olympique
La Commission pour l’Académie Olympique Internationale (AOI) et de l’éducation olympique a été créée pour la première fois en 1967, avec pour Président le Danois Ivar Emil Vind du Comité International Olympique international (CIO). Cette commission supervisait l’AOI à Olympie, et avait pour mission de suivre les activités de l’AOI, de contribuer au succès de l’AOI, recevait les rapports périodiques des sessions de l’AOI et rendait compte au CIO des progrès accomplis par l’AOI.
Cette commission a également contribué à promouvoir l’éducation olympique en diffusant le message de l’olympisme. Outre les membres du CIO, la Commission AOI / Éducation comprenait des représentants des comités olympiques nationaux (CNO), des fédérations internationales et d’anciens athlètes olympiques, ainsi que de plusieurs érudits académiques, généralement des historiens du sport ou des sociologues.21
La dénomination originale de cette commission était la Commission pour l’Académie Olympique Internationale, mais cette dénomination a été élargie en 1993, pour correspondre à l’engouement croissant pour les questions d’éducation olympique. Sur recommandations de la Commission du CIO 2000, la Commission pour l’Académie Olympique Internationale et pour l’Éducation Olympique a été fusionnée avec la Commission culturelle au début de 2000.
Cette commission se dénomme aujourd’hui la Commission de la Culture et du Patrimoine Olympique.
Elle a pour mission de conseiller la Session, la Commission Exécutive et le Président du CIO s’agissant de toutes les activités du Mouvement olympique liées à la culture au sens le plus large du terme – art, histoire, valeurs, recherches universitaires et collections du patrimoine – afin de promouvoir l’idéal olympique partout dans le monde, en particulier auprès des jeunes.
Les responsabilités de la commission de la culture et du patrimoine olympique sont aujourd’hui de:
- contribuer à la mise en œuvre optimale du plan d’action culturel du CIO : activités de la Fondation pour la culture et le patrimoine olympique et Agenda olympique 2020;
- faciliter les synergies entre les différentes plateformes culturelles, les communautés et organes du Mouvement olympique : institutions, musées, CNO et sections culturelles des COJO, centres de recherche et universités, et organisations reconnues, afin d’avoir un meilleur impact global;
- réfléchir aux moyens de développer les activités culturelles du Mouvement olympique à l’avenir.
La commission de la culture et du patrimoine olympique est soutenue par le département de la culture et du patrimoine.22
- 20 Contrat de ville hôte – Conditions opérationnelles, juin 2018, Chapitre 10 Culture, pp. 62-64
- 21 Bill Mallon & Ian Buchanan, Historical dictionary of the Olympic movement, 3rd edition, 2006, p 63
Le Mouvement olympique a en effet fortement enrichi par certains actifs culturels et educationnels tels que des musées, des centres de recherches etc. Le plus emblématique d’entre eux est le Musée Olympique à Lausanne. Ce Musée, destiné à être le dépôt universel de la mémoire écrite, visuelle et graphique des Jeux Olympiques, rêvé par Pierre de Coubertin alors à la tête du CIO, puis annoncé en 1915, ne vera sa construction dans sa forme permanente débuter qu’en 1988, pour ne prendre fin qu’en 1993. À son inauguration, au 99ème anniversaire de la création du CIO, Samaranch, Président du CIO d’alors déclara que «le Musée Olympique sera une source d’information mondiale sur l’impact de la tradition olympique sur l’art, la culture, l’économie et la paix mondiale. Le point focal de la signification des Jeux Olympiques et de leur rôle dans la société moderne, le Musée olympique sera à la fois un témoin et un centre de réflexion. »23
4 Conclusion
Au fil des âges, au gré des sensibilités des leaders du mouvement olympique et dans la droite ligne de l’idéal du Baron Pierre de Coubertin, les liens tissés entre l’olympisme, la culture et les arts ( en particulier) se sont de plus en plus consolidés. Bien vrai que le point d’orgue de la chose olympique (les jeux olympiques) ne voit plus decerner de médailles pour les disciplines artistiques, mais la place occupée par les arts et la culture n’est pas pour autant secondaire.Les manifestations contenues dans le programme arts et culture des jeux, leur confèrent leurs caractères populaires et festifs, mais aussi, consolident l’encrage sociétal du mouvement olympique. Cette prévalence des arts s’est vue accentuée avec la mise en œuvre de l’Agenda Olympique 2020, veritable feuille de route stratégique pour l’avenir du Mouvement olympique.
La Recommandation 26 de cet agenda qui vise à « renforcer davantage l’alliance du sport et de la culture aux Jeux Olympiques ainsi qu’entre leurs différentes éditions », a aboutit notamment à la mise en place d’un programme d’artistes en résidence durant les Jeux. Celui- ci s’ajoute aux Olympiades culturelles organisées par le COJO. Il faut aussi noter la place de plus en plus grande qu’occupe l’action de l’IAO, ainsi que les directives du CIO à l’endroit des CNO afin que leurs animateurs encrent au cœur de leurs activités quotidiennes, l’usage des arts et de la culture comme vecteur de propagation des valeurs olympiques. Chose attendue, chose faite. Comme il est loisible de le constater depuis la préparation, et encore plus, depuis l’ouverture des JO Paris 2024, tout ce regain d’entrain a incité le COJO , dans l’esprit du Baron Pierre de Coubertin, à insister sur « la beauté par la participation aux jeux des arts et de la pensée » pour que, comme « au temps de la splendeur d’Olympie […] les lettres et les arts harmonieusement combinés avec le sport assurent la grandeur des jeux Olympiques ».24 Avec Paris 2024, l’Olympiade Culturelle a repris du poil de la bête. Elle restera en cours jusuq’au 8 septembre 2024.
- 22 https://olympics.com/cio/commission-de-la-culture-et-du-patrimoine-olympique
- 23 Comité international olympique. 2001. Les années Samaranch, 1980-2001. Lausanne : CIO.
- 24 Pierre de Coubertin, Conférence consultative des arts, des lettres et des sports, Le figaro, 1904.
*Dr Marc-Arthur Gaulithy est un stratège financier, entrepreneur et communicant ivoirien. Il est titulaire de la médaille du Comité Régional Olympique Côte d’Azur, de celle du Comité Français Pierre de Coubertin, ainsi que du Prix Gabriel Tiacoh décerné par l’AFAO (Association Francophone des Académies Olympiques). En qualité de conseiller auprès de la présidence de l’AFAO, il a été auteur d’articles, de communications et collaborations magistrales, et d’expositions artistiques dans les locaux de l’Académie Internationale Olympique à Olympie dans le cadre de sessions à destination des cadres et comités nationaux olympiques et sportifs et des Académies olympiques en 2018 et 2019. Sa dernière collaboration a été publiée dans le magazine d’information du Centre Africain d’Études Olympiques AfrikOlympia de décembre 2021.