Au Bénin, l’ancien Directeur général de la Police nationale, Sessi Louis Philippe Houndégnon, redoute un enlèvement. Dans un communiqué de presse en date du jeudi 26 septembre 2024, son cabinet a lancé une alerte.
Bénin : le cabinet de Sessi Louis Philippe Houndégnon alerte sur un projet présumé de kidnapping
Très actif sur la scène publique depuis quelques jours, Louis Philippe Houndégnon estime qu’il est la cible de ses détracteurs dans le cadre d’un projet de kidnapping. « Il nous est revenu, de sources concordantes, qu’un plan d’enlèvement du général Sessi Louis Houndégnon est en préparation », peut-on lire dans le communiqué diffusé par son cabinet.
Ce dernier prend la menace au sérieux et « rejette catégoriquement ces manœuvres d’intimidation ». Par ailleurs, le cabinet assure qu’il a déjà constitué un collectif d’avocats nationaux et internationaux, prêt à réagir en cas de besoin.
Selon les proches de l’ancien responsable des forces de l’ordre, son implication active dans les sujets d’actualité, notamment ceux liés à la sécurité publique, relève d’une veille citoyenne, qui est une « posture essentielle dans tout système démocratique et une obligation pour tout citoyen patriote ayant les capacités intellectuelles nécessaires ».
Philippe Houndégnon affirme qu’il n’est pas prêt à renoncer à son engagement pour la défense des libertés fondamentales et de la justice, et qu’il « ne reculera devant aucune tentative de déstabilisation de sa personne ».
Rapports difficiles avec le régime et mis à la retraite forcée
Tout-puissant Directeur général de la Police nationale sous le régime de Boni Yayi, Philippe Houndégnon a dû se retirer avec l’arrivée au pouvoir du président Patrice Talon. Cette posture s’explique par le rôle qu’il avait joué dans le conflit ayant opposé Boni Yayi à Patrice Talon. Après quelques années de silence, il est revenu sur le devant de la scène grâce à sa surprenante nomination au poste de Secrétaire permanent de la Commission nationale de lutte contre la radicalisation, l’extrémisme violent et le terrorisme, en juillet 2018.
Un an plus tard, il a été démis de ses fonctions, deux mois après avoir perdu son grade de général. Ces deux événements ont freiné la carrière fulgurante de cet ancien responsable de la police, qui n’a pas digéré ces décisions.
Sans fonction officielle, Houndégnon est resté dans le système jusqu’à l’adoption de la réforme portant sur la mise à la retraite d’office des agents des Forces de défense et de sécurité (FDS), qui a sonné le glas de sa carrière. Il fait partie de cette première vague d’agents envoyés à la retraite forcée, une décision qu’il a sévèrement critiquée.