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Le secteur africain de l’outsourcing, fort d’un million de travailleurs, se trouve à un moment charnière. L’intelligence artificielle (IA) offre des perspectives d’efficacité accrue et d’expansion économique notable. Cependant, cette avancée technologique soulève de sérieuses inquiétudes quant à la pérennité des emplois existants sur le continent.
L’essor de l’IA : une épée à double tranchant
L’Afrique connaît une croissance rapide dans le domaine de l’externalisation des processus métiers (BPO) et des services informatiques (ITES). Ce marché devrait atteindre 35 milliards de dollars d’ici 2028, avec un taux de croissance annuel moyen de 14,2%. Des pays comme l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Maroc sont des leaders, tandis que d’autres nations émergent progressivement.
Le rapport précise que le secteur de l’outsourcing connaît une croissance rapide et gagne en importance dans le paysage économique africain. Cette expansion pourrait créer des millions d’emplois, à condition de suivre les trajectoires de l’Inde et des Philippines. Toutefois, l’arrivée de l’IA générative complexifie cette équation.
Selon l’étude de Caribou Digital et Genesis Analytics, plus de 40% des tâches actuelles dans l’outsourcing africain sont automatisables d’ici la fin de la décennie. Plus de 40% des tâches assurées actuellement par les humains dans le secteur africain de l’externalisation des processus métiers (…) sont automatisables. Les secteurs de la finance, de la relation client et des services IT sont particulièrement concernés par cette transformation. Les employés débutants sont les plus vulnérables, avec 52% de leurs tâches susceptibles d’être automatisées.
Les fonctions « junior » (…) sont les plus vulnérables, avec 52% de l’ensemble des tâches identifiées comme automatisables. De plus, les emplois occupés par les femmes présentent un risque d’automatisation supérieur de 10% à ceux des hommes. Par ailleurs, les tâches assurées par les femmes sont en moyenne 10 % plus susceptibles d’être automatisées que celles effectuées par les hommes. Cette situation met en évidence une menace potentielle d’aggravation des inégalités.
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Nécessité d’une stratégie d’adaptation urgente
Face à ce double défi, une action rapide et concertée s’impose. Des investissements importants dans la formation et le développement des compétences sont essentiels. Il faut préparer la main-d’œuvre africaine aux nouveaux métiers induits par l’IA. La connectivité et l’infrastructure technologique doivent également être renforcées.
Mettre le secteur sur une trajectoire de croissance plus accélérée pour réaliser son potentiel de création d’emplois nécessite des investissements dans les compétences, la connectivité, l’espace de bureaux et les équipements. La création de centres d’intelligence artificielle dotés d’équipements de pointe pourrait stimuler l’émergence de nouveaux emplois qualifiés. Il est impératif d’accompagner la transition des travailleurs dont les postes sont menacés par l’automatisation.
L’IA, malgré les risques, offre aussi des opportunités de création de nouveaux rôles axés sur sa gestion et sa supervision. L’IA pourrait toutefois générer une demande pour de nouvelles compétences et de nouveaux rôles axés sur la gestion et la supervision de cette technologie disruptive. Pour saisir ces opportunités, des programmes de formation ciblés doivent être mis en place. Ces initiatives permettront aux travailleurs d’accéder à des postes plus qualifiés et mieux rémunérés dans le secteur de l’outsourcing en pleine mutation.
