Au Togo, Faure Gnassingbé n’est plus Président de la République après 20 ans de règne. Héritier de la dynastie Gnassingbé qui règne depuis plus d’un demi-siècle, il quitte le poste de Président de la République, mais il demeure l’homme fort du pays.
Togo : Jean-Lucien Kwassi Savi de Tové élu Président de la République
Le Togo est désormais de plain-pied dans la Cinquième République. À la suite des réformes constitutionnelles, le pays a opté pour le régime parlementaire qui fait du poste de Président de la République en un poste honorifique. Dorénavant, c’est Jean-Lucien Kwassi Savi de Tové qui occupe le fauteuil présidentiel, mais avec une marge de manœuvre très limitée.
Selon la nouvelle Constitution, le Président de la République accrédite les ambassadeurs nommés en conseil des ministres ; reçoit et accueille formellement les ambassadeurs et envoyés spéciaux acceptés et accrédités par le gouvernement après qu’ils ont été dûment autorisés ; reçoit au moins deux (02) fois par an le Président du Conseil pour être informé de l’état de la nation et sur un ordre du jour établi par le Président du Conseil. Une délégation représentant les chefs traditionnels assiste à l’une de ces deux (02) rencontres annuelles et décerne les décorations de la République.
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Au pouvoir depuis 2005, Faure Gnassingbé devient Président du Conseil des ministres. À ce poste, il va continuer à exercer l’essentiel du pouvoir exécutif selon les nouvelles règles constitutionnelles. Il est désigné par la majorité parlementaire contrôlée par l’Union pour la République (Unir) dont il est le président.
Le Président du Conseil des ministres est chef du gouvernement et chef suprême des armées. Il dispose de l’administration, exerce l’autorité, le commandement sur les forces armées et les forces de sécurité ; détermine et conduit la politique de la nation ; définit la politique étrangère et représente l’Etat dans la conduite des relations internationales ; assure l’exécution des lois et exerce le pouvoir réglementaire ; nomme aux emplois civils et militaires ; accorde la grâce dans les cas individuels et commue les peines dans les conditions prévues par une loi organique.
Une stratégie pour contourner la prochaine élection présidentielle ?
Les réformes constitutionnelles ayant opéré le changement de régime sont farouchement rejetées par l’opposition. Elle estime que cette manœuvre est orchestrée de toutes pièces par Faure Gnassingbé pour s’éterniser au pouvoir. Selon l’ancienne constitutionnelle, il pouvait se représenter une dernière fois en 2025.
Pour le leader du Front « Touche pas à ma constitution », Nathaniel Olympio, la prestation de serment de Faure Gnassingbé en tant que Président du Conseil des ministres est « l’acte terminal du viol orchestré de la conscience de chaque Togolais », a-t-il confié à AFP.