À l’instar d’autres États africains, notamment en RDC, le clergé ivoirien a décidé de se prononcer sur la situation sociopolitique du pays. Ces responsables catholiques ont donc demandé la libération de Laurent Gbagbo et des autres prisonniers qui lui sont proches.
Le clergé ivoirien interpelle le président Ouattara
S’il y a une situation qui pourrit la situation en Côte d’Ivoire, c’est vraisemblablement le transfèrement de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé à La Haye. Ces deux personnalités ivoiriennes sont, en effet, jugées par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale. Cependant, certains observateurs estiment que le linge sale devrait être lavé en famille et non ailleurs.
Il y a par ailleurs d’autres prisonniers pro-Gbagbo qui croupissent çà et là dans les geôles du pays. Aussi, le clergé ivoirien a-t-il décidé de monter au créneau pour apaiser la tension. Jean-Jacques Koffi Oi Koffi, évêque de San Pedro, a donc demandé la libération de ces détenus, cadres de l’ancien régime : « Nous avons appris que certains prisonniers ont été condamnés à vingt ans et plus. En mon âme de pasteur, nous sommes vers la fin d’année, et pour désirer la paix, il faut parler en homme de paix, en artisan de paix. C’est pourquoi j’invite le président de la République à revoir sa copie pour que la réconciliation puisse se faire. Il faut penser à ces prisonniers, quel que soit ce qu’ils ont fait. »
Se prononçant sur la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire, le cardinal Jean-Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, a également donné sa recette pour le retour à une paix et une stabilité durables : « S’il nous faut reconnaître que beaucoup de choses ont été faites en matière de sécurité, le constat est qu’aujourd’hui encore, trop d’armes circulent dans notre pays et menacent dangereusement la paix et la sérénité de nos populations. Les attaques à main armées répétées, les braquages, le phénomène des coupeurs de routes, des enfants en conflit avec la loi (microbes) ne sont pas de nature à créer la paix, mais bien à engendrer les situations de déplacements des populations, toutes choses que nous réprouvons. »
Poursuivant, il ajoute : « Si nous voulons être crédibles aux yeux des générations futures, nous devons comprendre que l’unité s’impose pour raffermir la crédibilité de notre pays qui marche vers l’émergence que nous appelons de tous nos vœux. »