Yamoussoukro est en passe de porter à nouveau ses habits de capitale politique. Le président Alassane Ouattara qui tardait jusque-là à emboiter le pas à ses prédécesseurs a récemment annoncé de grandes décisions.
Alassane Ouattara transfère des Institutions à Yamoussoukro
Au cours de sa présidence, Laurent Gbagbo avait décidé de concrétiser le transfert effectif de la capitale à Yamoussoukro. En effet, la décision avait été prise, en mars 1983, par le président Félix Houphouët-Boigny de faire de son village natal la capitale politique et administrative de la Côte d’Ivoire. Mais depuis, toutes les Institutions de la République étaient localisées à Abidjan, en dépit de la construction de plusieurs grandes écoles d’élite dans cette ville du centre du pays.
Aussi, après son accession à la Magistrature suprême, l’ex-président ivoirien a engagé plusieurs grands travaux, notamment la construction du palais présidentiel, de l’hôtel des députés, avaient-ils été entamés par l’ancien président ivoirien. Mais ces travaux ont soudainement été arrêtés par le président Alassane Ouattara lorsqu’il est arrivé aux affaires à la suite de la crise postélectorale en avril 2011.
Hormis l’hôtel des députés qui est déjà fonctionnel, les autres chantiers ont donc été abandonnés et les sites envahis de broussailles et d’immondices. Cependant, à un peu plus de deux ans de la fin de son second mandat, le président Ouattara a choisi la ville de Yamoussoukro pour abriter le siège de certaines Institutions ivoiriennes, tel qu’il l’a annoncé lors de son discours de Nouvel An : « Le Siège du Sénat sera établi à Yamoussoukro, après celui de la Chambre des Rois et Chefs Traditionnels, traduisant ainsi notre volonté de poursuivre les opérations de transfert de la capitale à Yamoussoukro. »
Toutefois, certains observateurs s’interrogent sur l’opportunité de cette décision, d’autant plus qu’elle est prise à l’approche de la présidentielle de 2020. Le président Ouattara voudrait-il contenter l’électorat baoulé ? Quoi qu’il en soit, la cinquième ville de Côte d’Ivoire, bastion du PDCI, avec ses 300.000 habitants, représente un enjeu majeur pour les élections générales en Côte d’Ivoire.