Alors que la question d’un retrait des pays africains de la CPI continue d’animer les débats, une autre nation non africaine vient d’afficher sa volonté de révoquer le Statut de Rome instituant cette juridiction. Il s’agit des Philippines.
Les Philippines annoncent leur départ de la CPI
Créée en juillet 1998 par l’adoption du Statut de Rome, la Cour pénale internationale (CPI) est la première et seule juridiction permanente et universelle. Sur 193 pays, 112 ont adhéré à la cour.
Toutefois, cette juridiction subit de vives critiques et soupçons ces derniers temps. Si en Afrique, la grogne est criarde, certains pays hors du continent semblent être remontés contre la Cour et ont même affiché leur volonté de se retirer de celle-ci.
Ce mercredi 14 mars, le président philippin Rodrigo Duterte a annoncé le retrait de son pays de la CPI. « Je déclare (…) que les Philippines révoquent leur ratification du Statut de Rome », a affirmé le président dans un communiqué. Néanmoins, les Philippes devront adresser un courrier aux Nations Unies afin de signifier leur volonté de se retirer du Statut de Rome. La procédure en la matière pourrait durer une année entière, contrairement à la volonté du président Duterte d’avoir un effet immédiat de son retrait.
À noter aussi que cette déclaration intervient après l’ouverture d’une enquête de la Cour établie à La Haye sur la campagne antidrogue menée par le chef de l’État philippin. « Il y a tellement de massacres qui ont lieu dans tous les coins d’Asie… et vous me choisissez », a martelé M. Duterte avant de prévenir : « Vous feriez mieux de faire disparaître ça, parce que je me retirerai de la CPI. » Ainsi, cette décision de sortir de la CPI est-elle un argument ou un prétexte utilisé par le dirigeant philippin pour éviter les poursuites ?
Quoi qu’il en soit, sa décision est loin d’être un acte isolé. Pays de la région des Grands Lacs, le Burundi a officiellement quitté la CPI. Le retrait de ce pays a fait craindre un effet domino puisque l’Afrique du Sud, la Gambie, mais aussi la Russie, ont elles aussi annoncé leur retrait de l’instance judiciaire internationale.
La décision de la Philippine confirme alors que la justice internationale a du plomb dans l’aile, cependant cela ne signifie pas pour autant la fin de l’organisation.