COP 26 Déforestation – Les dirigeants de 100 pays réunis au chevet de la planète à Glasgow en Ecosse dans le Royaume-Uni, se sont engagés mardi à en finir avec la déforestation d’ici neuf ans.
COP 26: La France, les États-Unis, le Brésil et la RD Congo engagés à mettre fin à la déforestation
Plus de 100 chefs d’Etat et de gouvernement promettent de mettre un terme à la déforestation d’ici à 2030, dans le cadre du premier accord majeur conclu lors du sommet sur le climat COP 26.
Au total, les signataires représentent plus de 85 % des forêts de la planète avec le Brésil, le Canada, la Russie, l’Indonésie ou encore la République démocratique du Congo.
Si cette première annonce concrète de la COP26 envoie un signal positif pour l’environnement, elle reprend des objectifs qui n’ont pas été respectés par le passé et ne précise pas comment les atteindre.
Ainsi, 12 pays, dont la France, se sont engagés à mobiliser conjointement 8,75 milliards de livres (10,28 milliards d’euros) de fonds publics entre 2021 et 2025, auxquels s’ajoutent 5,3 milliards de livres (6,2 milliards d’euros) d’investissements privés. Par ailleurs, les PDG de plus de 30 institutions financières représentant plus de 8 700 milliards de dollars d’actifs mondiaux – dont Aviva, Schroders ou Axa – s’engagent à ne plus financer d’activités liées à la déforestation.
Au total, 12 pays vont investir 16,5 milliards d’euros pour restaurer les terres dégradées, lutter contre les incendies et soutenir les communautés autochtones. Toutefois, la participation du Brésil, notamment, interpelle, alors que son président est régulièrement critiqué pour avoir permis une déforestation massive de l’Amazonie.
Par ailleurs, des ONG rappellent que cet objectif n’est pas nouveau.
Le nouvel engagement contre la déforestation fait écho à la Déclaration de New York sur les forêts de 2014, quand de nombreux pays, entreprises et peuples autochtones s’étaient engagés à diviser par deux la déforestation en 2020 et d’y mettre fin en 2030.
Accord sans précédent et sans engagement
Mais pour des ONG comme Greenpeace, l’objectif de 2030 mis en exergue mardi reste beaucoup trop lointain et donne le feu vert à « une décennie supplémentaire de déforestation ».
Global Witness a dit craindre de voir se répéter « les échecs de précédents engagements » similaires, en raison d’un financement insuffisant et d’un suivi incertain de la parole donnée.
« Les pays s’engageaient déjà contre la déforestation au Sommet de la terre de Rio en 1992 », rappelle Pierre Cannet, directeur du plaidoyer au WWF France.
Vingt-deux ans plus tard, en 2014, plusieurs États avaient, en outre, signé la déclaration de New York sur les forêts, s’engageant à diviser par deux la déforestation en 2020. Ce qui n’a pas empêché, bien au contraire, une accélération du phénomène. « Nous attendons de voir quelles seront les actions engagées par l’Union européenne », poursuit Pierre Cannet. Dans un rapport de février 2021, le WWF estimait en effet que l’UE était le deuxième responsable mondial de la déforestation importée.
La déclaration des dirigeants de Glasgow sur l’utilisation des forêts et des terres couvrira des forêts totalisant plus de 13 millions de miles carrés, selon une déclaration du bureau du Premier ministre britannique au nom des dirigeants.
« Nous aurons une chance de mettre fin à la longue histoire de l’humanité en tant que conquérant de la nature et de devenir à la place son gardien », a déclaré le leader britannique Boris Johnson, qualifiant cela d’accord sans précédent.