Cinq détenus condamnés pour terrorisme, ayant réussi à s’évader d’une prison près de Tunis il y a une semaine, ont été appréhendés, annoncent ce mardi, les autorités tunisiennes.
Tunisie : fin de cavale pour les 5 condamnés pour terrorisme évadés de prison
Cinq individus condamnés pour des affaires liées au terrorisme, qui avaient réussi à s’évader de la prison de Mornaguia, au nord-ouest de Tunis, ont finalement été capturés par les autorités. L’évasion de ces individus, annoncée la semaine précédente, avait suscité des inquiétudes quant à la sécurité nationale.
« Différentes unités de la sûreté nationale, de la garde nationale (police, ndlr) et de l’armée ont pu à 5H00 du matin (4H00 GMT), le 7 novembre, arrêter quatre terroristes récemment évadés », détaillent les autorités tunisiennes. Les quatre fugitifs étaient retranchés dans la région boisée du mont Boukornine, située à environ 600 mètres d’altitude à une trentaine de kilomètres au sud-est de Tunis.
En outre, Ahmed Melki, également surnommé « Le Somalien », l’un des évadés, avait déjà été arrêté avec l’aide de citoyens du quartier Ettadhamen le 5 novembre. Melki est connu pour son implication dans des assassinats politiques, dont ceux de l’opposant de gauche Mohamed Brahmi en 2013 et de Chokri Belaïd en 2013.
Ces assassinats avaient été perpétrés à Tunis et avaient déclenché une grave crise politique en Tunisie, obligeant le parti d’inspiration islamiste Ennahdha à céder le pouvoir qu’il détenait depuis la Révolution démocratique de 2011. Les enquêtes sur ces assassinats n’ont toujours pas abouti, malgré une décennie d’efforts.
Mercredi dernier, le président Kaïs Saïed a dénoncé des complicités dans cette opération d’évasion qu’il a fermement condamnée: « L’opération préméditée d’hier n’était pas une évasion. Tous les éléments indiquent que l’opération était planifiée depuis plusieurs mois », a assuré Kaïs Saïed dans une vidéo, lors d’une rencontre avec son ministre de l’Intérieur, Kamel Feki.
« Ce qui s’est passé n’est pas acceptable, c’est un échec pour les forces de sécurité et certains individus et ils doivent être poursuivis », a-t-il ajouté. Selon lui, il y a de la part de certaines personnes, qu’il n’a pas identifiées, une volonté de « porter atteinte à l’État, en collaborant avec les mouvements sionistes et des parties de l’intérieur du pays ».