Au Nigeria, le FBI, Interpol et la justice enquêtent sur une fraude crypto à 800 millions $

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Un nouveau scandale ébranle le secteur des cryptomonnaies au Nigeria, malgré l’adoption récente d’une loi visant à encadrer ces activités. La plateforme CBEX, aussi connue sous le nom de CryptoBank Exchange, a cessé ses opérations brusquement, laissant derrière elle des milliers d’investisseurs ruinés. Les autorités nigérianes, avec le soutien d’Interpol et du FBI, ont ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire aux pertes colossales.

Effondrement de CBEX et enquête conjointe

La Commission nigériane des crimes économiques et financiers (EFCC) mène activement les investigations sur l’effondrement de la plateforme CBEX. Cette plateforme de cryptomonnaies a cessé de fonctionner le lundi 14 avril, causant un préjudice estimé à plus de 800 millions de dollars américains. L’EFCC travaille en étroite collaboration avec des organisations internationales comme Interpol et le FBI pour identifier les responsables de cette fraude.

Selon les déclarations du porte-parole de l’EFCC, Dele Oyewale, rapportées par les médias locaux, l’enquête avait débuté avant l’effondrement. « Nous disposions de renseignements avant l’incident. Nous y travaillions déjà, mais maintenant que le projet s’est effondré, les principaux acteurs et leurs collaborateurs seront mis en cause », a-t-il affirmé. La collaboration avec Interpol et le FBI vise à retrouver les fonds détournés et à traduire les coupables en justice.

Les premières investigations suggèrent que la plateforme était gérée par un réseau complexe impliquant des ressortissants étrangers et des Nigérians. Les autorités ont également noté un changement fréquent de nom de domaine par CBEX, une tactique pour échapper à la surveillance des organismes de régulation. CBEX promettait des rendements exceptionnels de 100% en seulement 30 jours grâce au trading de cryptomonnaies.

Cependant, les problèmes ont commencé le mercredi 9 avril avec la suspension inexpliquée des retraits. Par la suite, la plateforme a exigé des dépôts supplémentaires de ses utilisateurs sous prétexte de vérification des comptes. Finalement, le 14 avril, CBEX a disparu du jour au lendemain, laissant des milliers d’investisseurs dans le désespoir. La colère des victimes a même conduit à des actes de vandalisme dans les bureaux physiques de la société à Ibadan.

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Contexte et avertissements antérieurs

Ce scandale met en lumière la vulnérabilité des épargnants nigérians face aux promesses de gains rapides et irréalistes, surtout dans un contexte économique difficile. Il intervient peu de temps après la promulgation d’une loi en 2025 établissant un cadre légal pour les cryptomonnaies au Nigeria. Cette loi rend illégale toute activité de trading sans autorisation préalable.

La Securities and Exchange Commission (SEC) du Nigeria avait d’ailleurs multiplié les mises en garde contre les plateformes non enregistrées. Ces avertissements n’ont malheureusement pas empêché la prolifération de systèmes frauduleux comme CBEX. L’enquête en cours devra déterminer l’étendue de la fraude et les mécanismes utilisés pour tromper les investisseurs.

La situation actuelle souligne l’importance de la vigilance et de la prudence pour les personnes qui investissent dans les cryptomonnaies. Les promesses de rendements trop élevés doivent susciter la méfiance. Les autorités continuent leur travail pour démanteler ces réseaux et protéger les citoyens contre de telles escroqueries.

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