Bénin : 6,5 milliards FCFA pour booster la transformation locale des noix d’anacarde

Afficher les titres Masquer les titres

Le secteur agro-industriel béninois reçoit un soutien financier important. La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) a approuvé un financement de plus de 6,5 milliards de francs CFA. Cette somme considérable, équivalant à environ 10 millions d’euros, servira à la construction de plusieurs usines. Ces unités industrielles se consacreront à la transformation locale des noix d’anacarde, une ressource clé pour l’économie du Bénin.

Impulsion majeure pour la filière cajou béninoise

La décision de la BIDC, annoncée lors de sa 91ᵉ réunion ordinaire le 3 avril 2025, représente une avancée significative. Ce financement vise le développement de la chaîne de valeur des noix d’anacarde au Bénin. Bénin Cashew SA, une filiale du groupe ARISE Integrated Industrial Platforms (ARISE IIP), porte ce projet ambitieux. Il prévoit l’établissement de cinq usines de transformation de noix d’anacarde brutes. Une usine supplémentaire se spécialisera dans la production de baume de cajou.

Toutes ces nouvelles infrastructures s’installeront dans la Zone industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ). Ce pôle industriel en pleine croissance se situe à environ quarante kilomètres de Cotonou. Le choix de la GDIZ n’est pas un hasard; il illustre la volonté des autorités béninoises. Elles cherchent à structurer un centre industriel moderne. Ce centre aura la capacité de transformer localement les matières premières du pays.

Le Bénin figure parmi les principaux producteurs de noix de cajou en Afrique de l’Ouest. Cependant, une part importante de sa production est encore exportée brute. L’Asie, notamment l’Inde et le Vietnam, reçoit ces noix pour les transformer. Ensuite, ces produits transformés sont réexportés vers l’Europe ou l’Amérique du Nord. Ce circuit engendre un manque à gagner important. Il concerne la création de valeur, les emplois et les recettes fiscales pour le Bénin.

Avec ce projet d’envergure, le pays ambitionne de transformer localement au moins 50 % de sa production nationale. Cette initiative marque un tournant stratégique pour le secteur. La transformation sur place permettra d’accroître les revenus issus de la filière. Elle favorisera aussi la création d’emplois qualifiés. De plus, elle renforcera les compétences techniques locales. Enfin, elle réduira la dépendance aux marchés extérieurs.

Lire aussi : Le Bénin accélère la digitalisation de ses marchés publics

Impacts économiques et sociaux attendus grâce à ce financement

Selon le communiqué publié par la BIDC le 9 avril 2025, ce projet devrait créer 1 666 emplois directs et journaliers. Ces emplois se situeront principalement dans les unités de transformation. Des emplois indirects verront aussi le jour dans des secteurs liés. La logistique, le conditionnement, la maintenance industrielle et la gestion des déchets sont concernés.

Le projet s’intègre pleinement dans le Plan stratégique de développement du secteur agricole du gouvernement béninois. Ce plan mise sur l’agro-industrie comme moteur d’une croissance inclusive. Il illustre également une nouvelle orientation des investissements agricoles. Désormais, l’accent est mis sur la transformation locale plutôt que sur l’exportation brute.

« L’investissement dans les infrastructures de transformation est essentiel pour que les pays membres de la CEDEAO puissent tirer le meilleur parti de leurs ressources naturelles », a déclaré le président de la BIDC, le Dr George Agyekum Donkor. Pour la BIDC, cette initiative s’inscrit dans une vision plus large. Elle vise à soutenir l’industrialisation durable des économies ouest-africaines. La banque multiplie les partenariats pour financer des projets à fort impact social et économique. Ce financement au Bénin est perçu comme un modèle pour d’autres pays de la région. Ils font face aux mêmes défis de valorisation de leurs matières premières.

En soutenant cette nouvelle phase de développement de la filière cajou, le Bénin envoie un message clair. L’avenir de son agriculture passe par l’industrialisation. L’essor de la transformation locale permettra d’augmenter la valeur ajoutée sur le territoire. Il contribuera aussi à stabiliser les revenus des producteurs et à sécuriser les chaînes d’approvisionnement. Pour Bénin Cashew SA et ses partenaires, ce financement représente un levier stratégique. Il doit accélérer la modernisation de la filière. L’objectif est de positionner le Bénin comme un acteur majeur sur le marché mondial des noix de cajou transformées.

Donnez votre avis

Soyez le 1er à noter cet article



Afrique sur 7 est un média indépendant. Soutenez-nous en nous ajoutant à vos favoris Google Actualités :