En Côte d’Ivoire, le pouvoir d’Alassane Ouattara intimide l’opposition. Ibrahim Zigui, un militant du PPA-CI, a été arrêté dans la nuit de lundi à mardi. Ce dernier est interpellé pour avoir invité les militants de son parti à surveiller la décision du Conseil constitutionnel en vue de manifester.
Le régime du Président Alassane Ouattara, candidat à 4e mandat, enchaîne les emprisonnements de politiciens, surtout de l »opposition. Plus l’on approche de l’élection présidentielle du 25 octobre prochain, plus se remplissent les prisons de Côte d’Ivoire de leaders politiques. Du PDCI-RDA au PPA-CI, le nombre de prisonniers politiques ne cesse d’augmenter. Le dernier en date est Ibrahim Zigui, connu sur les réseaux sociaux pour ses prises de position politiques favorables à l’ancien Président Laurent Gbagbo.
Que reproche la justice à Ibrahim Zigui ?
Dans la nuit du 1er septembre au 2, le jeune Ibrahim Zigui a été arrêté pour avoir affirmé dans une vidéo : « Je souhaite que le jour où les candidatures seront validées, tous les maquis, tous les endroits de la Côte d’Ivoire soient bondés de monde. Sors avec ton maillot, c’est la finale qu’on ira jouer. Quand ils vont voir le djamanako qui est assis dehors, avec drapeau et maillot de la Côte d’Ivoire, tous les Ivoiriens doivent être dehors. Projetez cela dans vos quartiers comme étant la finale. On va voir s’il y a le droit… »
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, c’est pour un appel à manifester contre un éventuel rejet de la candidature du Président Laurent Gbagbo qu’il a été arrêté. On se demande ce que peut dire un opposant en Côte d’Ivoire si tous propos discordants conduisent à la prison. Cette arrestation vient gonfler le nombre de prisonniers politiques dans le pays.
Avant Ibrahim Zigui, plusieurs cadres du PDCI-RDA déterminés à lutter pacifiquement pour la validation de la candidature de leur président Tidjane Thiam ont été arrêtés. Des cadres du parti de Laurent Gbagbo (PPA-CI), l’ex-ministre Lida Kouassi Moïse et l’ex-ambassadeur Koné Boubacar début août dernier.
L’arrestation de militants de l’opposition à l’approche du verdict du Conseil Constitutionnel ivoirien pour la validation des candidatures à l’élection présidentielle inquiète. Plusieurs personnes cherchent à fuir la Côte d’Ivoire à l’approche de ces élections. Depuis que l’ex-Président Laurent Gbagbo a annoncé son opposition ferme à un 4e mandat anticonstitutionnel d’Alassane Ouattara, de nombreux citoyens redoutent une nouvelle crise politique dans le pays.
