L’opération spéciale de la Russie qui est à sa deuxième année, prendra-t-elle une nouvelle tournure avec les déclarations intempestives du président français, Emmanuel Macron ?
Crise Ukraine-Russie : Qu’est ce qui peut expliquer cette nouvelle position de Macron ?
Une agitation particulière s’est emparé d’Emmanuel Macron qui n’exclut pas d’en découdre avec Moscou, en projetant un possible déploiement de troupes au sol aux côtés de l’armée ukrainienne.
Qu’est ce qui peut expliquer cette nouvelle position de Macron dans sa marche sinusoïdale au cours de cette crise russo-ukrainienne ?
En effet, aux premières heures de l’opération spéciale russe, le président français, alors qu’il présidait l’Union Européenne, s’est attelé à ce que les chaînes de télévision russes, Russia Today et Sputnik soient interdites de diffusion en Europe, au motif qu’elles véhiculent la propagande et la désinformation russes.
A la prise des premiers paquets de sanction à l’encontre de la Russie par l’Union européenne, son ministre de l’Economie d’alors, Bruno Lemaire, s’extasiait du futur effondrement de l’économie russe, ce qui mettrait rapidement un terme au conflit. Mais cette assurance fondée sur des projections de spécialistes aux certitudes certaines, déclamées avec force conviction, a juste fait flop, face à la résilience de l’économie russe, qui non seulement ne s’est pas effondrée mais a même pris des couleurs.
Dans l’évolution de la crise, difficile était la lecture qu’on pouvait faire de la démarche d’Emmanuel Macron. Alors que son pays fournit armes, munitions et financements à Kiev, Emmanuel Macron voulait se poser comme un facilitateur, un médiateur entre l’Ukraine et la Russie. Donc en même temps qu’il œuvre pour une défaite de la Russie, il se voyait jouer les bons offices entre les deux belligérants, allant jusqu’à plaider à ce que la Russie ne soit pas humiliée, certainement convaincu que l’Ukraine, avec le soutien massif des occidentaux allait gagner la guerre.
Il reste entendu que le président russe, poutine ne l’a jamais pris au sérieux dans la posture de médiateur qu’il voulait se donner, et n’a jamais accordé de crédit à son agitation.
Aujourd’hui, les Européens qui avaient placé tous leurs espoirs dans la contre-offensive de l’Ukraine, annoncée en grande pompe, sont enclins au doute quant à une victoire militaire de l’Ukraine.
Mais paradoxalement, personne, du moins officiellement, n’envisage de sérieuses négociations entre les parties en conflit pour mettre un terme à cette crise. La situation sur le front semble figée, même si en certains endroits la Russie est à l’offensive.
C’est dans cette atmosphère que, comme soudainement pris par une étrange transe hystérique, le président français semble vouloir donner une nouvelle tournure au conflit. Après avoir vainement joué les équilibriste et cherché en vain un rôle de « go-between » , Emmanuel Macron veut semer le doute , la confusion et surtout la peur au sein du peuple français et par-delà, les peuples européens, en agitant le spectre d’une Russie qui s’attaquera à d’autres pays européens après l’Ukraine. Mais cette technique éculée de manipulation des masses ne saurait prospérer.
Il faut lire entre les lignes et même au-delà des lignes, pour se rendre compte que cette débauche d’énergie, n’a pas pour fondement la défense d’une Europe libre, encore moins la souveraineté de l’Ukraine. La raison est ailleurs.
Depuis quelques années, la présence et la politique françaises sont contestées en Afrique et précisément dans ce qui fut le pré carré français. La France a été mise à la porte au Mali, au Burkina Faso et au Niger. La coopération avec la France dans ces pays du Sahel est remplacée par celle de la Russie, qui est même sur le point d’ouvrir une base militaire au Burkina Faso. « La contagion russe » risque de gagner d’autres contrées si rien n’est fait.
Incapable de contrer l’avancée russe en Afrique, le président français déporte sa frustration sur le champ d’opération ukrainien, en espérant qu’avec l’engagement des troupes européennes, et partant de l’Otan, on arriverait à une défaite ou à tout le moins à un affaiblissement de la Russie. Ce qui laisserait le champ libre à toutes sortes de négociations qui pourraient permettre à la France de reprendre la main en Afrique.
On n’en est pas encore là, mais on pourrait aller vite, si la France d’Emmanuel Macron se décidait à déclarer la guerre à la Russie. De toute évidence, elle ne le fera pas et pour cause !
Ce qu’exige la situation aujourd’hui, ce n’est pas l’envoi de troupes françaises, allemandes ou polonaises sur le terrain (même si elles y sont de façon officieuse), mais de créer les conditions pour que soient entamées de vraies négociations pour mettre un terme au conflit.
Sinon les agitations de Macron n’émeuvent personne. Les ivoiriens ont l’habitude de dire : « z ‘yeux connait bagage qui est lourd, c’est bêla qui fait exprès ».
Ainsi va le monde
Mais arrive le jour où l’ivraie sera séparée du vrai