La relation entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso traverse une période de tensions alimentées par les discours incendiaires de certains journalistes ou de leaders d’opinion en quête de position sociale auprès de leurs autorités. Ces derniers, dans une quête de validation auprès des dirigeants, n’hésitent pas à attaquer le pays voisin, quitte à amplifier une atmosphère de suspicion et d’hostilité.
Côte d’Ivoire et Burkina Faso : Quand les mots attisent les tensions
Du côté ivoirien, certains journalistes et leaders d’opinion se livrent à des critiques quasi-quotidiennes contre les autorités burkinabées. Ces derniers vont jusqu’à se réjouir des attaques terroristes qui frappent le Burkina Faso. Une telle attitude est non seulement irresponsable, mais également dangereuse, car si le Burkina Faso devait sombrer sous les assauts terroristes, la Côte d’Ivoire serait au plus mal pour ce qu’elle deviendrait la prochaine cible des terroristes, compte tenu de sa proximité géographique avec le Burkina Faso et son potentiel de pays prospère.
Au Burkina Faso, certains accusent la Côte d’Ivoire d’être la base arrière de la déstabilisation de leur pays. On va dire qu’ils se rappellent plutôt des antécédents de Guillaume Soro et ses rebelles venus de leur pays. La présence de Blaise Compaoré et de plusieurs dignitaires de son régime en Côte d’Ivoire est mal vu. Cela est perçu comme des menaces pour le régime de Traoré. Sauf que comme le dit Sun Tzu dans « L’Art de la Guerre » sur le comportement à adopter lors du siège d’une tribu, si vous ne donnez aucune échappatoire à un ennemie, son instinct de survie décuple sa force de résistance. Si la Côte d’Ivoire n’avait pas accueilli Blaise Compaoré, sachez qu’une rébellion de lui et ses proches seraient présentement en train de déchiqueter le Burkina Faso.
L’exil de Blaise Compaoré en Côte d’Ivoire a peut-être sauvé la paix au Burkina Faso. Qu’on aime le Président Ouattara ou pas à Ouaga, on peut lui reconnaitre qu’il a évité au Burkina Faso une aventure dangereuse, car personne n’a oublié que les tenants de l’ex-RSP étaient ses hommes et ils avaient largement de quoi à semer le chaos dans ce pays.
Les leaders d’opinion en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso : fomenteurs de tensions ou artisans de paix ?
Les provocations entre soldats des deux pays à la frontière ajoutent une couche supplémentaire de tension à cette relation déjà tendue. Malgré ces divergences, il est impératif de rappeler que les populations ivoiriennes et burkinabés sont des peuples frères, dont la prospérité mutuelle dépend d’une entente cordiale et d’une coopération étroite des deux États.
Il est donc important que les leaders d’opinion des deux pays adoptent une posture apaisante et constructive dans leurs discours. Ils doivent éviter d’attiser les tensions inutiles et se concentrer sur la promotion de la paix et de la collaboration entre les deux gouvernements ivoiriens et burkinabés.
Chaque pays a le droit de choisir ses partenaires internationaux pour son développement sans que cela ne devienne une source de discorde. La Côte d’Ivoire peut légitimement coopérer avec les pays occidentaux, tandis que le Burkina Faso peut s’allier aux puissances émergentes pour son développement.
Chacun de nous se doit de protéger le vivre ensemble entre ivoiriens et burkinabés, car comme le disait Anna Gavalda : « Ce qui empêche les gens de vivre ensemble, c’est leur connerie, pas leurs différences.»