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Le ministre des Finances du Ghana, Cassiel Ato Forson, a tiré la sonnette d’alarme concernant l’alourdissement de la dette du secteur énergétique sur les finances publiques. Cette situation critique appelle une révision profonde du modèle énergétique actuel du pays. Un rapport conjoint d’ActionAid Ghana et du Centre for Research on Multinational Corporations (SOMO) met en lumière l’influence d’institutions comme la Banque mondiale dans les choix énergétiques ghanéens, des choix qui augmenteraient la fragilité budgétaire.
Un endettement énergétique alarmant
Les investissements massifs dans les énergies fossiles via des partenariats public-privé ont contribué à une dette énergétique dépassant les trois milliards de dollars. Ces engagements financiers importants, souvent assortis de contrats rigides, n’ont pas garanti la sécurité énergétique escomptée. Au contraire, ils ont exacerbé l’endettement et pesé lourdement sur les finances de l’État ghanéen. La Banque africaine de développement prévoit une croissance positive à moyen terme de 4,3 % en 2025, mais souligne la nécessité pour le Ghana de renforcer sa compétitivité en éliminant les blocages économiques.
Plutôt que d’assurer la sécurité énergétique ou la stabilité économique, ces interventions ont aggravé les vulnérabilités financières du Ghana, l’obligeant à payer pour du gaz qu’il n’a pas pu utiliser pendant de nombreuses années, pour de l’électricité qu’il n’a pas pu s’offrir et pour des contrats qu’il n’a guère pu renégocier, a déclaré John Nkaw, le patron d’ActionAid Ghana.
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Le rapport « Gaslighting Ghana » suggère que l’orientation actuelle, favorisant les retours sur investissement au détriment de la stabilité budgétaire, a été encouragée par des institutions financières internationales. Les choix énergétiques passés ont ainsi conduit le pays à une situation financière délicate. Le Ghana se retrouve à devoir supporter des coûts importants pour des ressources énergétiques sous-utilisées ou des contrats difficilement renégociables, grevant son budget annuel de 1 à 1,5 milliard USD.
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Vers un nouveau modèle énergétique durable
Face à cet impératif financier, une réorientation de la politique énergétique s’avère indispensable pour le Ghana. Le rapport préconise une plus grande transparence dans la gestion des contrats énergétiques, ce qui permettrait une meilleure surveillance et une réduction des risques financiers. Il est également crucial de renforcer les normes de contenu local dans les projets pétroliers et gaziers, favorisant ainsi l’implication des entreprises ghanéennes.
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Un engagement actif dans la transition vers les énergies renouvelables représente une autre voie essentielle pour l’avenir énergétique du Ghana. Cette transition pourrait non seulement réduire la dépendance coûteuse aux investissements étrangers, mais aussi stimuler l’économie locale. En privilégiant les ressources renouvelables et les acteurs nationaux, le Ghana pourrait créer des emplois, développer des compétences locales et conserver une part plus importante des bénéfices générés par le secteur énergétique. Cette approche favoriserait une croissance économique plus inclusive et durable pour le pays.
