En Guinée, l’opposant politique Mamadou Aliou Bah, président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), se trouve au cœur d’un procès qui divise le pays. Après avoir été condamné en première instance à deux ans de prison pour « offense et diffamation » à l’encontre du président de la transition, la Cour d’appel de Conakry a repris son dossier.
Guinée : le président du MoDeL condamné
Ce 22 avril, en Guinée, le procureur général Fallou Doumbouya a requis une peine de cinq ans de prison ferme contre Mamadou Aliou Bah. Il est poursuivi pour « offense et diffamation » à l’encontre du président de la transition, Mamadi Doumbouya. Le 7 janvier 2025, Aliou Bah avait été condamné à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Kaloum pour les mêmes faits. Il avait immédiatement fait appel de cette décision.
En Guinée, l’avocat de Mamadou Aliou Bah a dénoncé une peine excessive, jugeant les arguments du procureur « tirés par les cheveux ». Il a rappelé que le Code pénal de 2010 ne justifie pas une telle sévérité pour une offense verbale.
Le contexte politique en Guinée
Cette affaire survient dans un climat politique déjà tendu en Guinée, où le traitement des opposants politiques suscite de vives inquiétudes. Mamadou Aliou Bah est l’une des figures de l’opposition les plus critiques du gouvernement de transition dirigé par Mamadi Doumbouya. Le MoDeL, dont Aliou Bah est le leader, s’est régulièrement opposé aux décisions du gouvernement, en particulier sur des questions de droits humains et de libertés publiques.
Cette affaire dépasse le cas de Mamadou Aliou Bah et soulève des doutes sur la liberté d’expression en Guinée. Condamner un opposant pour offense pourrait compromettre le respect de la liberté d’opinion. L’affaire a attiré l’attention d’organisations internationales de défense des droits humains, qui appellent au respect des droits fondamentaux des opposants politiques. L’ONU et d’autres acteurs diplomatiques suivent de près l’évolution de cette situation. Ils exhortent le gouvernement de transition à garantir un environnement politique plus ouvert et respectueux des droits de l’homme.
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Le verdict attendu le 28 mai 2025 pourrait marquer un tournant en Guinée. Une peine de cinq ans renforcerait les accusations de répression, tandis qu’un verdict plus clément apaiserait les tensions et renforcerait la confiance en la justice.