Bamako, la capitale du Mali, fait face à une intense pénurie de carburant. La raison : les groupes terroristes actifs dans le pays, le JNIM en l’occurrence, comptent s’appuyer sur le déficit énergétique pour déstabiliser les autorités militaires du régime d’Assimi Goïta.
Pénurie de carburant à Bamako : le plan secret du JNIM pour faire tomber le régime Goïta
Ces dernières années, le pouvoir du colonel Assimi Goïta a réalisé de belles percées dans la lutte contre les djihadistes. Alors que la capitale Bamako était sur le point de tomber, ses hommes et lui ont repoussé les attaques terroristes jusqu’à contrôler une bonne partie du territoire malien. Mais les terroristes, loin de déserter les fronts, se réinventent pour couler le régime militaire.
La trouvaille du JNIM, un puissant groupe terroriste actif au Mali, est de déstabiliser le régime. Comment ? Pas seulement par des combats contre l’armée, qui, il faut le reconnaître, a pris le dessus sous Assimi Goïta. C’est par du contournement que procèdent désormais ces hommes embusqués qui s’attaquent aux convois de carburant vers la capitale malienne.

Le but de cette action est de provoquer des troubles à Bamako, mais aussi dans les autres grandes villes du pays. Et l’opération a été un tel succès que le Mali souffre aujourd’hui d’une grande pénurie de carburant.
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À côté de ce problème de carburant, c’est le problème énergétique que n’arrivent pas à solutionner les autorités maliennes qui pourrait provoquer leur chute. Le JNIM compte continuer la pression sur les convoyeurs de carburant vers les grandes villes afin de provoquer des révoltes contre le régime de la transition.
Et de façon prévisible, l’armée est impliquée dans le transport du carburant, comme ces 300 citernes venues des pays du Sud pour ravitailler Bamako. Ces camions de carburant ont été escortés par l’armée malienne jusqu’à Bamako, ce qui est l’autre but recherché par les groupes terroristes, qui veulent ainsi occuper une partie des forces de l’ordre à d’autres tâches pour diminuer leur nombre sur les lignes de front.
Le colonel Assimi Goïta et ses hommes vont devoir faire face à cette menace concrète, qui s’est vérifiée par les mouvements de liesse populaire à l’arrivée du carburant dans certains quartiers de la ville.
L’électricité est elle aussi une source de préoccupation en ce moment au Mali. Le délestage en cours dans le pays ne permet pas aux familles d’être approvisionnées en continu sur 24 h.
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Certains quartiers restent coupés de l’électricité pour permettre à d’autres d’être approvisionnés 6 h maximum. C’est donc une épreuve de vérité que vivent les autorités de la transition, qui, outre les victoires importantes sur le plan militaire, n’arrivent pas à convaincre de leur capacité à répondre à tous les problèmes urgents du pays.
Les populations, toujours majoritairement pro-transition, pourraient à force s’en détourner, le but ultime visé par les terroristes du JNIM, qui, dans les semaines et mois à venir, pourraient attaquer sur plusieurs fronts.
Soumaïla Djitteye, directeur adjoint de la DGCC, a lui assuré que le Mali dispose désormais de stocks de carburant suffisants pour plusieurs jours. Il considère ce problème comme « passager » et que dans « les prochains jours la situation s’améliorera » au grand bonheur des populations.