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Meta, la société mère de Facebook et Instagram, fait face à de sérieuses accusations au Ghana concernant le traitement de ses modérateurs de contenu. Des poursuites judiciaires sont en préparation en raison des conditions de travail jugées inhumaines imposées par Majorel, un sous-traitant de Teleperformance. Ces employés, basés à Accra, sont quotidiennement confrontés à des contenus choquants et violents, ce qui a des conséquences désastreuses sur leur santé mentale.
Détérioration de la santé mentale et salaires insuffisants
Les modérateurs de contenu de Meta au Ghana vivent une situation préoccupante. Ils sont exposés de manière répétée à des images terribles de meurtres, de violence extrême et d’abus sur des mineurs. Cette exposition constante entraîne une dégradation rapide de leur bien-être psychologique, se manifestant par de la dépression, de l’anxiété, de l’insomnie et des problèmes d’addiction. Malgré ces risques psychosociaux élevés, leur rémunération de base s’élève à environ 1 300 cedis ghanéens par mois, une somme équivalente à 77,88 euros. Ce salaire est largement insuffisant pour couvrir le coût de la vie dans la capitale ghanéenne, Accra.
Une enquête menée conjointement par le Guardian et le Bureau of Investigative Journalism a mis en lumière des conditions de vie précaires pour ces travailleurs. L’enquête révèle également une surveillance intrusive sur leur lieu de travail et un soutien psychologique jugé totalement inadéquat face à la nature traumatisante de leur tâche. Des témoignages poignants rapportent que certains employés ont été licenciés après avoir montré des signes évidents de détresse psychologique, allant même jusqu’à des tentatives de suicide.
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Le collectif juridique britannique Foxglove se mobilise et prépare activement deux recours en justice. La première action vise à obtenir réparation pour le préjudice psychologique collectif subi par ces travailleurs de Meta . La seconde action dénonce les pratiques de licenciement abusif dont certains ont été victimes. Ces démarches juridiques pourraient établir un précédent important en matière de reconnaissance du traumatisme psychologique lié au travail numérique au Ghana.
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Réactions et enjeux éthiques soulevés
Face à ces révélations accablantes, Meta et Teleperformance affirment respecter scrupuleusement les standards en vigueur concernant la rémunération et le bien-être de leurs employés. Cependant, les informations recueillies par les journalistes brossent un tableau bien différent. Elles mettent en évidence un modèle économique basé sur une sous-traitance massive dans les pays du Sud.
Ce modèle semble privilégier la réduction des coûts au détriment de la santé et du bien-être des travailleurs qui effectuent la tâche essentielle, mais souvent invisible, de modération des contenus en ligne. Cet épisode met en lumière les limites éthiques du fonctionnement des grandes plateformes numériques. Elles externalisent une partie cruciale de leurs opérations, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour les employés les plus vulnérables. Ces travailleurs de l’ombre paient un prix élevé pour assurer la propreté des réseaux sociaux que des millions de personnes utilisent quotidiennement.
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Selon les témoignages recueillis, certains salariés ont été licenciés après avoir manifesté des signes de détresse psychologique, allant jusqu’à des tentatives de suicide. Meta et Teleperformance assurent respecter les standards de rémunération et de bien-être.
