Nigéria : la filière oignon augmente sa capacité de stockage de 10 000 tonnes

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Au Nigéria, une initiative majeure vise à réduire les pertes considérables d’oignons après la récolte. Le gouvernement encourage activement les investissements privés dans des infrastructures de stockage modernes. Une nouvelle installation de grande capacité vient d’être inaugurée, marquant une étape importante pour la filière agricole nigériane.

Un entrepôt géant contre le gaspillage

Le ministre de l’Industrie et de l’Investissement, John Owan Enoh, a inauguré une infrastructure de stockage d’oignons à Dawakin Kudu, dans l’État de Kano. Ce projet, réalisé par l’entreprise indienne PRISM Foods Limited, représente un investissement de 10 milliards de nairas, soit 6,2 millions de dollars. L’entrepôt dispose d’une capacité impressionnante de 10 000 tonnes d’oignons, un volume significatif pour la région. Les autorités nigérianes estiment que cette nouvelle infrastructure contribuera grandement à la diminution des pertes post-récoltes, qui atteignent environ 50 % de la production annuelle, particulièrement dans le nord du pays.

« En offrant une solution de stockage fiable pour les oignons et autres produits périssables, cette installation jouera un rôle clé dans le développement agricole du pays », a déclaré le ministre Enoh lors de l’inauguration. Les chiffres du ministère de l’Agriculture indiquent qu’en 2021, la production d’oignons au Nigéria s’élevait à 1,53 million de tonnes. L’État de Kano, avec une production de 124 440 tonnes, représentait 8 % de ce volume, se classant comme le cinquième fournisseur national derrière Adamawa, Sokoto, Zamfara et Kebbi. Il est crucial de reconnaître que le problème des pertes post-récoltes au Nigéria ne se limite pas au manque d’entrepôts adéquats.

Une étude menée en 2023 dans l’État de Kaduna a révélé d’autres facteurs importants qui contribuent à ces pertes. Parmi ces facteurs figurent les maladies causées par des champignons et les attaques de ravageurs, le dessèchement naturel des oignons, ainsi que les dommages mécaniques survenus lors de la manipulation. « Les maladies et ravageurs tels que la moisissure noire, la brûlure du collet [Colletotrichum], la brûlure des feuilles due au Stemphylium, la tache pourpre et le fongeage [damping-off] causent également d’importantes pertes post-récolte chez l’oignon», précise le rapport de l’étude. De plus, les ecchymoses, souvent provoquées par un transport et un emballage non adaptés, entraînent des détériorations considérables et des pertes après la récolte.

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Vers une stratégie complète

Ces observations soulignent la nécessité d’une approche globale pour réduire efficacement les pertes d’oignons. Au-delà de la construction d’infrastructures de stockage, il est essentiel de renforcer la formation des agriculteurs aux meilleures pratiques agricoles après la récolte. L’amélioration des techniques d’emballage et de transport représente également un axe d’action important. De plus, faciliter l’accès des producteurs à des intrants de qualité, tels que des fongicides efficaces et des variétés de semences résistantes aux maladies, ainsi qu’à des équipements agricoles modernes, constitue une étape cruciale.

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