Nigeria : pourquoi Tinubu est accusé de favoriser un système à parti unique ?

Dix-huit personnalités de la société civile nigériane accusent le président Bola Tinubu de vouloir instaurer un système de parti unique. Cette accusation intervient après une vague de ralliements à son parti, l’All Progressives Congress (APC). Des pressions politiques sont soupçonnées.  

La démocratie nigériane sous tension ?

La scène politique nigériane connait des changements importants. Des membres du principal parti d’opposition, le Parti démocratique populaire (PDP), rejoignent l’APC.

Le gouverneur de l’État de Delta est le dernier en date. Dans l’État de Rivers, un administrateur nommé par Abuja prend les commandes après l’état d’urgence.

Des sénateurs, universitaires et responsables d’ONG expriment leurs inquiétudes. Ils dénoncent une « entreprise systématique et calculée » qui vise à démanteler la démocratie.

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Le pouvoir utiliserait la peur, des pressions institutionnelles et des menaces judiciaires. Les élus de l’opposition sont poussés à rejoindre le camp présidentiel. « Une invitation des services anti-corruption […] suffit généralement à entrainer une capitulation politique », affirment-ils. Ils déplorent une « érosion du pluralisme ».  

La présidence nigériane répond aux accusations. Un porte-parole qualifie ces accusations de « posture alarmiste ». Il assure que la démocratie nigériane est « forte et vivante ». Il rejette toute idée de chantage ou de manipulation.

Selon lui, les responsables du PDP rejoignent l’APC pour adhérer aux réformes de Bola Tinubu. Depuis son arrivée au pouvoir en 2023, le président Tinubu profite des divisions de l’opposition. Il tisse des alliances locales grâce aux contestations autour de la candidature d’Atiku Abubakar.

Cette stratégie renforce son influence dans les États d’Edo, Delta et Rivers. Le président reçoit le soutien de figures influentes comme Oweizidei Thomas Ekpemupolo, alias Tompolo. Cet ancien chef du Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (MEND) se dit favorable à une réélection de Bola Tinubu en 2027.

Les détracteurs de Tinubu voient une dérive autoritaire dans cette montée en puissance. Ses partisans parlent d’un leadership efficace. Le jeu politique nigérian entre dans une phase de recomposition profonde.

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