Du 19 au 26 août , une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) est attendu à Dakar pour une mission d’inspection majeure. En effet, le Sénégal fait face à une situation financière délicate : la dette publique ne cesse de croître et l’économie est en pleine récession.
Mission d’inspection du FMI au Sénégal : quel est l’objectif ?
Cette mission d’inspection du FMI a donc pour objectif d’évaluer les dossiers en cours, notamment l’exécution du budget 2025, la préparation du budget 2026 et les réformes qui sont prévues par le gouvernement. Selon les données récentes, le Sénégal est le pays le plus endetté d’Afrique.
A en croire les chiffres officiels communiqués par le ministère de l’Économie et des Finances, la dette publique du Sénégal a progressé de manière significative au cours de ces dernières années. En effet, cette hausse est le signe d’une situation budgétaire sous pression. Elle est notamment liée à une gestion non planifiée des dépenses souvent imposées par les injonctions extérieures et les besoins grandissant en terme d’investissement.
Un rapport de la Cour des comptes publié en février a révélé que l’endettement du pays représentait 99,7% du Produit intérieur brut (PIB) en 2023, soit bien plus que les 83% annoncés par l’ancienne administration
La gravité de la situation a alors conduit le gouvernement sénégalais à mettre en place un « plan de redressement » dont les grandes lignes devraient être révélées dans les jours à venir. Ousmane Sonko, premier ministre a commenté ces révélations. Il dénonce un héritage lourd laissé par l’ancienne administration . « Le régime précédent a hypothéqué le pays et les générations à venir », a-t-il déclaré au cours d’une allocution diffusée sur les réseaux sociaux début juillet.
Même si les détails restent encore à préciser, ce plan a pour vision d’assurer une meilleure gestion des dépenses publiques et redéfinir les attentes vis-à-vis des partenaires financiers internationaux. Il va sans dire que des mesures d’austérité sont envisagées pour rétablir la ligne budgétaire.
Par ailleurs, l e Fonds monétaire international (FMI) ne se prononcera pas sur une nouvelle aide financière pour le Sénégal tant qu’il n’aura pas reçu un état des lieux complet et à jour de la dette du pays. L’organisation estime que le rapport de la Cour des comptes est incomplet et qu’il a besoin d’éclaircissements pour bien comprendre le niveau d’endettement réel du Sénégal. Cette position retarde l’aide internationale, alors que le Sénégal doit gérer sa dette croissante et investir dans des secteurs importants pour son développement.
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Malgré le poids de la dette au Sénégal, certains indicateurs économiques durant ces dernières années ont montré une certaine résilience. Relativement contenu à 3,2%, le taux d’inflation est l’un des plus faibles de la région. De même, le chômage officiel a diminué. Il est passé de 6,5% en 2020 à 3,5% en 2024, même si le secteur informel est plus dominant. Un autre élément positif : la relance de la filière coton.