Un article de l’AFP portant sur le trafic de clitoris en Côte d’Ivoire n’est pas du goût des autorités d’Abidjan. Dans une correspondance musclée adressée à la rédaction de l’AFP, le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MEFE) a exercé son droit de réponse. Il en a profité pour réagir vigoureusement aux informations contenues dans ledit article.
Trafic de clitoris en Côte d’Ivoire : le gouvernement exige un démenti de l’AFP
Une affaire de trafic de clitoris en Côte d’Ivoire fait grand bruit sur les réseaux sociaux depuis le 9 septembre 2024, date à laquelle l’AFP a mis en ligne son article, relayé par 20 minutes et TV5. Intitulé « En Côte d’Ivoire, un trafic de clitoris excisés », l’article révèle l’existence d’un marché clandestin de clitoris issus des excisions pratiquées sur des femmes en Côte d’Ivoire.
Selon le Ministère ivoirien de la Femme, cet article journalistique contient des informations non prouvées qui portent atteinte à l’image des communautés locales incriminées et qui jettent le discrédit sur les acteurs investissant leurs énergies et leur temps dans la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) en Côte d’Ivoire. Les autorités dénoncent des « allégations erronées et diffamatoires » et apportent quelques clarifications.
Les mutilations génitales féminines interdites en Côte d’Ivoire
Selon le média, des clitoris de femmes excisées seraient revendus pour des pratiques mystiques. À ce sujet, le ministère rappelle que les mutilations génitales sont strictement interdites et sévèrement réprimées par la loi ivoirienne. D’ailleurs, dans le Code pénal de 2019, les MGF sont une infraction clairement prévue et punie.
Le MEFE reconnaît que l’excision est une pratique enracinée dans certaines traditions pour diverses raisons, comme la fidélité de la femme ou la protection contre d’éventuelles complications lors de l’accouchement. « Cependant, aucune preuve tangible n’a jamais été présentée concernant l’existence d’un marché de vente de clitoris excisés », lit-on dans la correspondance. En somme, le ministère dénonce une « absence de preuves de trafic d’organes excisés ».
Les autorités ivoiriennes invitent l’AFP à faire preuve de rigueur dans la vérification des faits, surtout dans le cas d’un sujet aussi sensible. Elles demandent également au média de publier un rectificatif afin de rétablir la vérité.