La montée fulgurante du terrorisme au pays des hommes intègres a plongé la population dans une psychose teintée de traumatisme. Les autorités burkinabè ont donc interdit la diffusion des images des victimes d’attaques terroristes sous peine de sanctions.
Les victimes de terrorisme « protégées » par la loi
Plus question pour les autorités burkinabè de laisser publier sur les réseaux sociaux les images des personnes victimes de terrorisme. Aussi, dans un communiqué, la Commission de l’Informatique et des Libertés (CIL) a formellement interdit la diffusion sur les réseaux sociaux des images des victimes des attaques terroristes, car violant les droits fondamentaux des personnes. Toute personne qui violera cette prescription est passible de peines allant de trois mois à cinq ans d’emprisonnement et 1 000 000 à 3 000 000 de francs CFA d’amende.
La CIL, garante de la protection des données personnelles, « constate avec regret et désolation qu’en dépit des communiqués et autres campagnes de sensibilisation, des internautes continuent de publier, commenter et partager des photos, des images de victimes d’attaques terroristes ou des images de tiers sans leur consentement, sur les réseaux sociaux », lit-on dans le communiqué.
Le texte précise par ailleurs que la diffusion de telles images ne saurait se faire en totale violation des droits fondamentaux des personnes au nom de l’exercice illimité de la liberté d’expression.
Aussi, la CIL rappelle que conformément à la loi portant protection des données à caractère personnel, « aussi bien les auteurs que ceux qui partagent les images sont passibles de sanctions ».
Selon cette loi, le représentant légal ou les ayants droits des victimes ont un droit de poursuite devant les tribunaux, à l’encontre de toute personne qui aurait participé à la diffusion de leurs images.
Le ministre burkinabè de la Communication Rémi Dandjinou, révolté vendredi dernier, après la publication des images des corps des victimes de l’attaque contre un poste de douane dans le centre-est du pays, avait appelé les utilisateurs des réseaux sociaux à ne pas faire la « propagande des actes terroristes ».
Pour la CIL, les technologies de l’information et de la communication doivent être au service de chaque citoyen. « Elles ne doivent porter atteinte ni à l’intégrité, ni à la dignité humaine, ni à la vie privée, ni aux libertés individuelles ou collectives ».