Plusieurs partis de l’opposition ivoirienne ont adopté vendredi à Abidjan un document unique pour parler d’une même voix et harmoniser leurs propositions pour la reforme de la Commission électorale indépendante (CEI), à un peu moins de vingt mois la présidentielle de 2020, au cours d’une réunion au siège du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
L’opposition s’unie pour la reforme de la CEI
Presque tous les leaders des partis politiques de l’opposition étaient présents à cette réunion, présidée par le patron du PDCI, Henri Konan Bédié, arrivé de Daoukro, son village natal, où il s’était retranché depuis plusieurs mois.
A ses côtés, autour de la table de réunion, étaient assis Pascal Affi N’guessan, président de l’une des branches du Front populaire ivoirien (FPI), Moriféré Bamba du Rassemblement du Peuple de Côte d’Ivoire (RPCI), Félicien Sekongo, un proche de l’ancien président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, qui dirige le Mouvement pour la Promotion des Valeurs Nouvelles en Côte d’Ivoire (MVCI).
Etaient par contre absents Mamadou Koulibaly de Liberté pour la démocratie (LIDER), Georges Armand Ouegnin de la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS) et l’autre branche du FPI conduite par Assoa Adou.
Pour ces partis politiques présents, il s’agissait de valider officiellement un document unique contenant leurs propositions communes pour la reforme de la CEI, fruit d’un travail collégial des comités des experts des différentes formations.
Le 21 janvier, le gouvernement avait ouvert le premier round des consultations pour la reforme de la CEI avec l’opposition et d’autres organisations notamment des ONG et l’Union européenne, auxquelles un délai de deux semaines avaient été accordées pour communiquer leurs propositions.
Celles-ci devraient être ensuite acheminées au ministère de l’Intérieur qui sera chargé sur cette base de préparer le second round des rencontres avec le gouvernement auquel sera soumis les différentes propositions.
Mais les premières contestations de cette réforme ont déjà commencé. Une partie de l’opposition dénonce une exclusion et évoque une “mascarade’’.
En outre, tous les acteurs sont certes unanimes sur la nécessité d’une recomposition du bureau central dominé par les représentants du pouvoir (neuf commissaires centraux, dont cinq issus de l’administration), mais la réforme en profondeur ne fait, elle, pas l’unanimité.
Le gouvernement est favorable à un simple rééquilibrage des forces au sein de la Commission, alors que l’opposition voudrait un toilettage, allant jusqu’à la refonte du Conseil constitutionnel, du code et du découpage électoral.
“J’ose espérer que le gouvernement saura saisir l’opportunité que nous lui offrons pour s’investir dans la tenue d’une concertation élargie’’, a dit le président du PDCI, après que tous les leaders des formations aient paraphé le document.
En allusion à la plateforme qu’il ambitionne de mettre sur pied, M. Konan Bédié a invité ses pairs à “effectuer le pas qualitatif qui conduira à mettre en place dans les prochains jours, un cadre permanent de concertation nationale’’.