Ministre d’Etat, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, fait partie des héritiers politiques putatifs du Président Alassane Ouattara.
Hamed Bakayoko mis en mission par Ouattara pour annoncer la candidature d’Amadou Gon?
Un des hommes forts du régime Ouattara, en l’occurrence Hamed Bakayoko, a posé un acte des plus intrigants le jeudi 12 mars 2020 lors du Conseil politique du RHDP à Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan. L’homme qui fait ou faisait (c’est selon) partie des principaux challengers à l’élection présidentielle d’octobre prochain, a dû ravaler ses ambitions pour se soumettre au choix »cavalier » d’Alassane Ouattara.
Depuis un moment, on savait que le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly était celui-là même sur qui portait le choix du président de la République pour lui succéder au terme de son second mandat en octobre 2020. Même si Alassane Ouattara, lui-même, n’avait pas encore ouvertement déclaré son retrait de la scène politique nationale, sa tendance à mettre Amadou Gon au devant de l’action gouvernementale ces derniers mois, cachait une volonté manifeste de positionner le petit-fils de Péléfero Gon Coulibaly comme un prétendant sérieux à sa succession.
Une semaine après la désignation de l’actuel chef du gouvernement comme candidat du RHDP à la présidentielle prochaine, d’aucuns sont à se demander si Hamed Bakayoko avait été ‘’mis en mission’’ par Ouattara pour faire cette annonce du jeudi 12 mars alors même qu’il ne s’agissait pas là de la fameuse convention annoncée de désignation du candidat du parti.
En déclarant, alors que personne ne s’y attendait, que ‘’de nous tous, Amadou Gon Coulibaly est celui qui a le plus partagé les confidences du Président Ouattara’’, et donc ‘’le mieux placé pour assurer la relève’’, Hamed Bakayoko a-t-il voulu couper l’herbe sous les pieds d’Albert Mabri Toikeusse dont la candidature à ces joutes électorales, a toujours été réclamée par l’UDPCI et nombre de ses partisans?
Tout porte à croire que si car la réponse à cette interrogation se trouve bel et bien dans le discours du Ministre d’Etat, ministre de la Défense. « Je sais qu’en pareille circonstance, des marabouts, des pasteurs, des partisans peuvent comme des oracles nous prédire des destins présidentiels à tous. L’ambition de chacun est légitime. Mais, il faut savoir raison garder pour poursuivre l’exemple de ce grand Président. Est-ce que mon ambition personnelle consolide l’action du groupe ou non ? », a-t-il sèchement interrogé.
En s’exprimant ainsi, Hamed Bakayoko se faisait-il le porte parole d’Alassane Ouattara qui annonçait bien avant son intervention, qu’il ne souhaitait pas être président de la République à 80 ans et qu’il était temps de passer le flambeau à une ‘’nouvelle génération’’? Dans tous les cas, la replique du Président de l’UDPCI ne s’est pas fait attendre.
«Je suis un homme de conviction et je préfère dire ce que je pense. Monsieur le Président, vous êtes le fils du Président Félix Houphouët-Boigny, qui nous a enseigné le dialogue. Nous nous appuierons sur le dialogue pour régler nos divergences. Ne prenons pas des engagements d’une heure dans une salle, qui par la suite, ne reflèteront pas la réalité sur le terrain. Faites donc comme Félix Houphouët-Boigny. Travaillez à nous mettre en équipe», a riposté Albert Mabri-Toikeusse.