Un proche de Guillaume Soro vient de faire des révélations sur la présidentielle de 2010. El Hadj Mamadou Traoré lève un coin du voile sur l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara.
Un proche de Guillaume Soro avoue : « Le candidat du RDR a été imposé à Gbagbo »
L’élection présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire a débouché sur une crise qui a officiellement fait 3 000 morts. Au second tour de cette joute électorale, Alassane Ouattara, le candidat du Rassemblement des républicains (RDR) et Laurent Gbagbo, président sortant et portant les couleurs de La Majorité présidentielle, se disputaient la victoire.
L’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) est annoncé candidat élu par la Commission électorale indépendante (CEI), alors dirigée par Youssouf Bakayoko. D’un autre côté, le fondateur du Front populaire ivoirien (FPI) est déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel, avec à sa tête Paul Yao N’dré.
Pour la première fois de son histoire, la Côte d’Ivoire est plongée dans une crise postélectorale sans précédent. Une guerre a opposé des forces loyales à Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. Le bilan est lourd : 3 000 morts. La crise armée a pris fin le 11 avril 2011 avec l’arrestation du président sortant.
Près de dix ans plus tard, El Hadj Mamadou Traoré fait des révélations sur la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010. En effet, cet inconditionnel de Guillaume Soro nous apprend que l’ancien président de l’Assemblée nationale a imposé le candidat du RDR à Laurent Gbagbo.
Répondant à des partisans du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui accusent Guillaume Soro de trahison, ce soroiste leur a rappelé les sacrifices consentis par son mentor.
« Quant à Guillaume Soro, il a rempli tous ses engagements vis-à-vis du grand RDR. En effet, grâce à lui ce RDR est au pouvoir. Grâce à lui, la candidature du RDR a été imposée à Gbagbo. Grâce à lui, les chrétiens, les musulmans issus en général du grand Nord, du RDR, circulent librement », a écrit El Hadj Mamadou Traoré sur sa page Facebook.
En clair, l’ex-chef rebelle, qui contrôlait la partie nord du pays, a maintenu la pression sur l’ancien chef d’Etat ivoirien afin qu’il consente à accepter la candidature d’Alassane Ouattara à la présidentielle de 2010.