Le 23 décembre 2019, Guillaume Soro qui avait prévu de regagner la Côte d’Ivoire après un long séjour dans l’hexagone a dû dérouter son avion au Ghana avant de se poser en France. Le chef de file des soroistes apprendra plus tard qu’il est visé par un mandat d’arrêt international lancé par les autorités ivoiriennes. Le député de Ferké est accusé d’avoir voulu déstabiliser le régime d’Alassane Ouattara. Depuis, le fondateur de Générations et peuples solidaires (GPS) est en exil. Un an plus tard, on en sait davantage sur son retour manqué à Abidjan.
« Pourquoi Guillaume Soro devrait craindre une arrestation ? »
Confortablement installé à bord du Bombardier Challenger 600 immatriculé D-Antr de la compagnie allemande MHS Aviation, Guillaume Soro était en route pour Abidjan, le 23 décembre 2019, indique le site generationsnouvelles.net.
Selon notre source, l’ancien chef rebelle est en compagnie de son avocate Affoussiata Bamba Lamine, Fofana Abdoulaye, son aide de camp ainsi que de Dimonan Koné, son chargé de protocole. Mais l’avion transportant le député de Ferké et ses amis, ne se posera jamais sur le sol ivoirien.
Attendu à Abidjan par de nombreux partisans désireux de lui réserver un accueil chaleureux, Guillaume Soro qui avait déjà annoncé sa candidature à l’élection présidentielle du samedi 31 octobre 2020, est dans le collimateur du pouvoir d’Alassane Ouattara.
Selon generationsnouvelles.net, le président ivoirien a demandé à son ex-Premier ministre de ne pas revenir à Abidjan tant qu’un accord n’a pas été conclu entre les deux personnalités politiques. Par ailleurs, le chef de l’Etat attendait également que son ancien poulain annonce publiquement qu’il rejoint le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix).
Cependant, Guillaume Soro crache sur cette offre et décide de rentrer en Côte d’Ivoire. Ne craignait-il pas de se faire arrêter ? « Il s’y était préparé. Tout cela nous laissait quand même interrogateurs avant d’embarquer. Pourquoi devrait-il être mis aux arrêts ? Qu’avait-il fait de mal ? Ne s’agissait-il pas de simples rumeurs ? Malgré ces questionnements, nous étions tout de même heureux de pouvoir regagner notre pays et nos familles après un si long séjour à l’extérieur », a déclaré un passager du vol interrogé par notre source.
Il faut noter qu’avant le décollage de l’appareil, des problèmes techniques ont été signalés à deux reprises. « Finalement, la troisième fois était la bonne. Nous avons enfin embarqué en toute confiance. L’avionneur est un professionnel et nous n’avions pas de raison de douter de l’équipage. Nous étions simplement heureux de pouvoir partir enfin pour Abidjan », raconte un autre témoin qui ignorait que l’avion était indésirable dans la capitale ivoirienne.