Peut-on parler de liberté quand on survit d’aide au développement ? Il est de coutume en Afrique, que les militaires qui prennent le pouvoir par la force des armes, justifient leurs actes criminels par des discours de libération du peuple de la « dictature » du président constitutionnellement élu ou l’accusent d’être au service des puissances étrangères et particulièrement de l’ancien colonisateur. Ils obnubilent le peuple avec des discours alléchants à caractère populiste qui retiennent en captivité l’intelligence de la masse populaire.
Mali – Combat pour la liberté de l’Afrique: Symphonie d’un populisme patent
En effet, la junte militaire dirigée par le colonel Assimi GOÏTA, tombeur du régime IBK pour des raisons selon elle de défense et de sécurisation du territoire national face aux différents groupes djihadistes et les Séparatistes de l’Azawad, peine à bouter les ennemis hors du territoire afin de réunifier le Mali, qui par ailleurs est dépossédé de 60% de son territoire par les sécessionnistes et djihadistes assimilés. Cependant au lieu de se consacrer à l’essentiel, à la libération de son territoire, la junte militaire au pouvoir veut détourner, orienter l’attention du peuple Malien vers d’autres considérations subjectives, saugrenues, de souveraineté, de liberté du peuple et d’anticolonialisme. Toute intelligence qui décrit et dénonce la prise du pouvoir par les armes devient automatiquement une ennemie et traitée comme telle.
La Côte d’Ivoire est jetée en pâture à cause de sa condamnation sans faille et courageuse de la forfaiture de la junte militaire. Bref ! Peut-on tenir en haleine un peuple indéfiniment avec des discours populistes? Non. À un moment donné, la raison prendra le dessus sur la passion. Il faut noter que le populisme est une attitude politique consistant à se réclamer du peuple, de ses aspirations profondes, de sa défense contre les divers torts qui lui sont faits. Dans un discours populiste, l’orateur utilise des stratégies persuasives qui consistent à capter son public au nom de valeurs symboliques en touchant raison et passion. Il les manie dans l’excès, un excès qui joue sur l’émotion au détriment de la raison politique et porte la dramatisation du scénario à son extrême notamment l’exacerbation de la crise, dénonciation de coupables, exaltation de valeurs.
Il se proclame combattant de la liberté, de la dignité du peuple, de son affranchissement contre les forces du mal venus de l’extérieur, cause de sa léthargie. Le populisme est donc envisagé, comme une stratégie de manipulation. Il a besoin que les classes populaires soient disponibles, c’est-à-dire dans un état de forte insatisfaction. Pour ce faire, il tente d’exploiter leur ressentiment. « On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. », disait Abraham LINCOLN.
Par Idriss DAGNOGO