Le gouvernement canadien a fait le choix de rester silencieux face à la condamnation en Algérie à cinq ans de prison, par contumace, d’un canadien d’origine algérienne, Lazhar Zouaïmia. Ce militant des droits de l’homme, membre d’Amnesty Internationale est considéré dans son pays d’origine comme un fauteur de trouble en raison de son engagement. La justice algérienne a criminalisé notamment ses activités en ligne, effectuées depuis Montréal où il dénonce les lois liberticides prises par l’exécutif algérien depuis 2019.
La condamnation de Lazhar Zouaïmia en Algérie
Lazhar Zouaimia est rentré au Canada en mai dernier après avoir été retenu selon sa défense de manière illégale en Algérie. Julius Grey, l’avocat du militant des droits de l’homme a dans une lettre adressée au site Courrier du Sud, datée du 4 novembre, révélé que son client est très affecté par sa sentence. «Il sait qu’il ne pourra pas retourner de sitôt dans sa terre natale. Il craint de possibles retombées négatives sur les membres de sa famille et s’inquiète même d’éventuelles incidences sur sa vie professionnelle et personnelle au Canada», peut-on lire.
Face à cette situation, le gouvernement canadien joue la carte de la prudence et cela a l’air de frustrer une partie de l’opinion canadienne.
Le silence du Canada après la condamnation de Lazhar Zouaïmia en Algérie
Dans un entretien accordé au journal « Le Devoir », Mélanie Joly, la ministre canadienne des Affaires étrangères, a déclaré qu’il y a un citoyen canadien qui était en Algérie et qui est maintenant de retour au Canada, mais elle a refusé de commenter la décision de justice algérienne concernant M. Zouaïmia.
Ce silence des autorités canadiennes par rapport à la situation de M. Zouaïmia est d’autant plus incompréhensible étant donné que son avocat Julius Grey, qui se porte à la défense de M. Zouaïmia, a appelé au début du mois « les plus hautes autorités canadiennes à réagir avec clarté et fermeté face à de telles atteintes aux droits de la personne », peut-on lire.
« Il est important de réaffirmer solennellement que tous les citoyens canadiens sont égaux en droit, y compris ceux jouissant d’une double nationalité, et qu’aucun d’entre eux ne saurait être sanctionné pour des actes qui se sont déroulés sur son territoire et qui, de surcroît, sont légitimés et protégés par la Charte canadienne des droits et libertés », poursuit le magistrat.