Affaire Tinubu : le FBI et la DEA contraints de parler

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Un rebondissement judiciaire aux États-Unis met en lumière le passé du président nigérian Bola Tinubu. Un tribunal fédéral a ordonné au FBI et à la DEA de rendre publics les dossiers d’une enquête datant des années 1990. Cette enquête concernait un trafic de stupéfiants présumé, impliquant l’actuel chef de l’État du Nigeria et président de la CEDEAO. La décision de justice fait suite à une action en justice d’un défenseur de la transparence.

Enquête sur Tinubu : la justice américaine ordonne la divulgation

La juge de district des États-Unis, Beryl Howell, a rendu une décision le mardi 8 avril 2025. Elle a estimé que garder ces informations secrètes n’était plus justifié. La juge a souligné qu’il était déjà établi que le président Tinubu avait fait l’objet d’une enquête judiciaire. Cette décision fait suite à une plainte déposée par Aaron Greenspan, fondateur de PlainSite.org . Il reproche à plusieurs agences, dont le FBI, de ne pas avoir respecté la loi sur la liberté d’information (FOIA).

Aaron Greenspan affirme avoir soumis douze demandes FOIA entre 2022 et 2023. Les agences ont répondu par des « réponses Glomar ». Ces réponses consistent à refuser de confirmer ou d’infirmer l’existence des documents demandés. Pour appuyer sa requête, Aaron Greenspan a soumis au tribunal des documents. Parmi ces documents figurait une plainte vérifiée déposée par le Département de la Justice (DOJ) le 26 juillet 1993. Cette plainte concernait la confiscation civile de fonds appartenant à Bola Tinubu. Ces fonds, détenus par la First Heritage Bank, étaient prétendument liés à une enquête sur le trafic de drogue.

En 1993, Bola Tinubu aurait perdu 460 000 dollars au profit du gouvernement américain. Cette somme équivalait à environ 276 millions de FCFA à l’époque. Cette confiscation a été un point central des débats devant la Cour des requêtes électorales présidentielles au Nigeria. Les opposants de Tinubu, Atiku Abubakar et Peter Obi, avaient contesté son éligibilité à la présidence en se basant sur cette affaire. Cependant, la Cour électorale avait rejeté à l’unanimité leurs plaintes. Elle avait confirmé l’élection de Bola Tinubu.

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Implications de la décision judiciaire américaine

La décision du tribunal américain pourrait avoir des répercussions importantes. La divulgation des dossiers du FBI et de la DEA pourrait apporter de nouveaux éléments sur cette affaire vieille de plusieurs décennies. Aaron Greenspan, à travers son action, cherche à obtenir la transparence sur cette enquête. Il estime que le public a le droit de connaître ces informations, étant donné la position actuelle de Bola Tinubu en tant que chef d’État.

La juge Beryl Howell a clairement indiqué que la protection des informations n’était plus « ni logique ni plausible ». Cette affirmation suggère que le tribunal a estimé que l’intérêt public à la divulgation l’emportait sur la nécessité de maintenir la confidentialité. La suite de cette affaire sera suivie de près au Nigeria et aux États-Unis. Elle pourrait raviver les débats autour de l’intégrité des dirigeants politiques. Les documents qui seront divulgués apporteront peut-être un éclairage nouveau sur les événements passés.

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