Un changement linguistique majeur se profile dans le paysage éducatif algérien. Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a pris la décision de substituer l’anglais au français comme principale langue d’enseignement au sein des universités du pays, une mesure qui entrera en vigueur dès la prochaine rentrée universitaire en septembre.
Tournant historique : l’Algérie adopte l’anglais comme langue d’enseignement universitaire dès la rentrée prochaine
Cette orientation a été formalisée par une directive publiée au début du mois d’avril, enjoignant toutes les universités publiques à initier une transition complète vers l’anglais pour les cours de première année des facultés de médecine et de sciences, et ce, dès la rentrée 2025.
Cette initiative s’inscrit dans une stratégie gouvernementale plus vaste visant à ériger l’anglais comme langue véhiculaire dominante dans les établissements d’enseignement supérieur à travers le pays. Cette évolution est présentée comme un levier essentiel pour renforcer l’internationalisation du secteur de l’enseignement supérieur algérien, comme le souligne une étude de 2025 intitulée « EMI en Algérie : Théorisation comme vecteur d’internationalisation des savoirs locaux en sciences sociales et humaines ».
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Ce tournant linguistique intervient dans un contexte de tensions politiques latentes entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale, la France, exacerbées depuis juillet 2024. Le point de friction a été le soutien affiché de la France aux revendications de souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, un territoire riche en ressources naturelles considéré par les Nations Unies comme « non autonome », majoritairement contrôlé par le Maroc mais revendiqué par le Front Polisario, un mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par Alger.
A noter que d’autres pays africains ont développé un sentiment anti-français ces dernières années. Les trois pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) à savoir le Burkina Faso, Mali et Niger se sont désolidarisés de la France et ont même quitté l’Organisation internationale de francophonie (OIF). Aussi, le Niger a décrété le haoussa comme « langue nationale » et relégué le français, jusqu’ici langue officielle du pays, au rang de « langue de travail ».
