Burkina Faso ambitionne l’exportation de viande

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Le Burkina Faso, acteur majeur de l’élevage en Afrique de l’Ouest aux côtés du Nigéria et du Mali, affiche une nouvelle ambition. Le gouvernement burkinabè souhaite transformer son secteur de l’élevage en se positionnant comme un exportateur significatif de viandes rouges. Cette volonté s’est concrétisée par l’adoption d’un décret important en Conseil des ministres le 8 avril, marquant une étape cruciale pour l’avenir de cette filière.

Agence Faso Abattoir : un outil stratégique

Afin de concrétiser son ambition, le gouvernement burkinabè a mis en place l’Agence Faso Abattoir. Cette nouvelle entité publique aura pour mission de centraliser et de professionnaliser la gestion des abattoirs à l’échelle nationale et régionale. L’agence sera également chargée de moderniser les infrastructures existantes pour répondre aux normes sanitaires et environnementales en vigueur. Un aspect essentiel de son mandat consistera à développer une logistique intégrée, couvrant l’approvisionnement en bétail et la distribution efficace des produits carnés.

Cette initiative gouvernementale s’inscrit dans une dynamique d’investissements croissants pour renforcer la capacité de production de viande au niveau local. À titre d’exemple concret, le ministère de l’Agriculture a lancé en mars la construction d’un nouvel abattoir à Ziniaré, représentant un investissement de 2,3 millions de dollars.

En mettant l’accent sur la transformation de la viande, le gouvernement burkinabè vise à augmenter la valeur ajoutée du secteur de l’élevage, qui se concentre actuellement principalement sur l’exportation d’animaux vivants. « La création de l’Agence Faso Abattoir vise à faire du Burkina Faso un pays exportateur de viande et non d’animaux sur pieds », précise le communiqué officiel du Conseil des ministres.

Les chiffres de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) témoignent d’une progression notable des exportations de bétail vivant (bovins, ovins et caprins) par le Burkina Faso. Ces expéditions ont connu une augmentation annuelle moyenne impressionnante de 59,3 %, passant de 581 tonnes en 2019 à 3 746 tonnes en 2023.

Une enquête menée par la Direction générale des études et statistiques sectorielles (DGESS) en 2022 a révélé que le cheptel national burkinabè comptait environ 35 millions de têtes. Cette répartition inclut 32 % d’ovins, 30 % de caprins, 28 % de bovins et 4 % de porcins.

Lire aussi : Burkina Faso se dote d’un nouvel abattoir moderne à Ziniaré

Valorisation de la production locale

La stratégie du Burkina Faso se concentre sur une transformation profonde de son secteur de l’élevage. L’objectif principal est de passer d’une économie axée sur l’exportation de bétail vivant à une économie valorisant la transformation locale en viande. Cette orientation stratégique vise à capturer une plus grande part de la valeur ajoutée générée par la filière. En développant des infrastructures modernes et en professionnalisant la gestion des abattoirs, le pays entend répondre aux exigences des marchés internationaux en matière de qualité et de normes sanitaires.

Le gouvernement burkinabè mise sur la modernisation de ses outils de production et sur la mise en place d’une logistique performante pour atteindre ses objectifs d’exportation. L’Agence Faso Abattoir jouera un rôle central dans cette transformation, en coordonnant les efforts et en assurant la mise en œuvre des politiques définies.

Les investissements consentis dans de nouvelles infrastructures, comme l’abattoir de Ziniaré, illustrent la volonté politique de soutenir cette ambition. En se positionnant sur le segment de l’exportation de viande, le Burkina Faso espère dynamiser son économie et créer de nouvelles opportunités pour les acteurs de la filière élevage.

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