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Le Burkina Faso a lancé les travaux de construction d’un abattoir moderne à Ziniaré, dans la région du Plateau-Central. Cette initiative vise à dynamiser le secteur de l’élevage, un pilier important de l’économie nationale. L’infrastructure, d’un coût de 2,3 millions de dollars, devrait améliorer la qualité de la viande et créer des emplois.
Un investissement stratégique pour la filière bétail-viande au Burkina Faso
Le ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture, Amadou Dicko, a officiellement donné le coup d’envoi des travaux le 18 mars. L’abattoir s’étendra sur un site de 1,7 hectare et son financement provient du Fonds minier de développement local, géré par le Conseil régional. La première phase du projet, qui comprendra l’installation de l’unité d’abattage, devrait s’achever dans les six prochains mois. Bien que la capacité de traitement de l’abattoir n’ait pas encore été précisée, cet investissement marque une étape importante pour renforcer les capacités de transformation de la filière bétail-viande au Burkina Faso.
Selon les chiffres officiels, le sous-secteur de l’élevage contribue significativement à l’économie burkinabè, représentant 11 % du Produit Intérieur Brut (PIB). De plus, il constitue une source d’emploi majeure, puisqu’environ 71 % de la population en dépend pour ses revenus. Conscient de ce potentiel, le gouvernement s’engage à accroître la valeur ajoutée au sein de la filière viande par le biais d’investissements ciblés dans de nouvelles infrastructures de transformation.
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« L’objectif du gouvernement est de transformer localement nos produits issus de l’élevage et de réduire l’exportation des animaux sur pied, afin de créer de la valeur ajoutée », a déclaré le ministre délégué Amadou Dicko. Cette vision souligne la volonté des autorités de capitaliser sur les ressources locales et de développer une industrie de transformation compétitive.
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Des retombées attendues sur la qualité et l’emploi
La mise en place de cet abattoir moderne devrait avoir des impacts positifs à plusieurs niveaux au Burkina Faso. Premièrement, elle contribuera significativement à l’amélioration de la qualité de la viande mise sur le marché. Par conséquent, cela aura un effet direct sur la santé des consommateurs, qui bénéficieront de produits plus sains et mieux contrôlés. Deuxièmement, ce projet est porteur de promesses en matière de création d’emplois, notamment pour les jeunes de la région du Plateau-Central. En stimulant l’activité économique locale, l’abattoir favorisera le développement de l’ensemble de la filière bétail-viande dans cette zone.
« La construction de cet abattoir s’inscrit dans un vaste projet de développement du secteur bétail-viande porté par la Délégation spéciale. D’autres infrastructures annexes viendront progressivement s’y ajouter, notamment des unités de transformation de la viande, du cuir et d’autres produits dérivés du bétail, afin de structurer davantage la filière », a expliqué Assetou Traoré, gouverneure de la région du Plateau-Central. Cette perspective d’un développement intégré de la filière témoigne d’une vision à long terme pour le secteur de l’élevage au Burkina Faso.
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Il est important de noter que le développement de la filière bétail-viande s’inscrit dans un cadre stratégique plus large. Il constitue l’un des axes prioritaires de l’« Offensive agropastorale et halieutique », un programme phare du gouvernement burkinabè pour atteindre la souveraineté alimentaire sur la période 2023-2025. Cette initiative gouvernementale ambitionne de transformer en profondeur le secteur agricole et d’élevage du pays.
Les données de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) du Burkina Faso révèlent une tendance à la hausse des exportations de bétail vivant. Les expéditions burkinabè de bovins, ovins et caprins ont connu une progression annuelle moyenne impressionnante de 59,3 %, passant de 581 tonnes en 2019 à 3 746 tonnes en 2023. La construction de cet abattoir à Ziniaré représente donc une réponse stratégique pour valoriser localement ces ressources et réduire la dépendance à l’exportation d’animaux sur pied.
