Côte d’Ivoire : Tidjane Thiam appelle au dialogue face à la grève dans l’éducation

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Face à la grève qui paralyse le secteur Éducation-Formation en Côte d’Ivoire depuis plusieurs jours, Tidjane Thiam, figure de proue du PDCI, a pris position. L’ancien patron du Crédit Suisse a plaidé, ce mercredi 9 avril 2025, pour un dialogue constructif entre le gouvernement et les syndicats. Il a insisté sur la nécessité urgente de valoriser le métier d’enseignant, pilier essentiel du développement national.

Revalorisation urgente du corps enseignant en Côte d’Ivoire

Tidjane Thiam a souligné avec force l’importance cruciale du traitement réservé aux enseignants pour la qualité du système éducatif. Il affirme que le succès ou l’échec de l’école repose avant tout sur la considération accordée à ceux qui instruisent. « Quand on veut un bon système éducatif, on doit bien s’occuper des enseignants. C’est l’évidence même », a-t-il déclaré, rappelant l’époque où le président Houphouët-Boigny plaçait les éducateurs au centre de ses priorités.

Concernant les mouvements de grève actuels, Tidjane Thiam a rappelé le rôle fondamental des syndicats dans une société démocratique. Il a qualifié leur contribution d’« absolument essentielle », et a exprimé sa conviction qu’une collaboration étroite avec eux permet de construire des réformes solides. Il a partagé son expérience au BNETD, où un plan retraite et une couverture santé renforcée ont été mis en place grâce à un travail conjoint avec les syndicats, malgré leurs critiques initiales.

Pour lui, le dialogue social doit dépasser le simple slogan et devenir un véritable processus de concertation, empreint d’honnêteté et d’efficacité. « On finit toujours par un dialogue. Alors pourquoi aller dans la violence ? Pourquoi aller dans l’opposition ? », s’est-il interrogé, dénonçant les négociations factices qui mènent à des impasses regrettables.

Tidjane Thiam a tenu à rappeler que le droit de grève, au même titre que la liberté d’expression et d’association, est un droit fondamental inscrit dans la Constitution ivoirienne. « Ce sont des droits fondamentaux avec lesquels on ne doit pas jouer », a-t-il insisté. Cependant, il a nuancé son propos en considérant la grève comme un recours ultime. « Dans l’idéal, si le dialogue se passe bien et qu’on travaille en bonne intelligence, il ne devrait pas y avoir de grève. Mais la grève est un instrument légal et parfois nécessaire », a-t-il expliqué.

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Une vision humaniste pour l’avenir de l’école en Côte d’Ivoire

À travers ses propos, une vision profondément humaniste et républicaine de l’éducation se dessine clairement. Pour Tidjane Thiam, investir dans l’éducation représente un investissement direct dans l’avenir même de la Côte d’Ivoire. Cette démarche passe inévitablement par une amélioration significative de la situation des enseignants, qu’il souhaite voir redevenir « les enfants chéris de la République ».

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