Le Gabon est l’un des pays de l’Afrique centrale qui présente une proportion importante de migrants. Selon un rapport des Nations unies publié en 2020, le Gabon accueillait plus de 400 000 migrants sur environ 3,9 millions de migrants internationaux qui résidaient en Afrique centrale, soit un taux de 18,7 %. En décembre 2023, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a publié un rapport qui décrit le profil des migrants au Gabon.
Classement des pays d’origine des migrants au Gabon
L’enquête de l’OIM a ciblé cinq villes gabonaises. Les enquêteurs ont collecté des données quantitatives sur le profil des migrants dans les villes de Bitam, Franceville, Libreville, Mouila et Port-Gentil. Dans ces cinq villes prises en compte, les migrants enquêtés sont en grande majorité originaires du Mali, du Cameroun et du Bénin.
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Au classement, le Mali est en tête avec 22 %. Il est suivi du Cameroun (20 %) et du Bénin (12 %). Ce trio est suivi par d’autres pays, tels que le Sénégal, le Niger, le Burkina Faso. L’OIM précise dans son rapport que la « population migrante interrogée est majoritairement composée d’hommes (81 %). La tranche d’âge la plus représentative est celle des migrants de 30 à 39 ans, représentant 34 % des femmes ayant participé à l’enquête et 36 % des hommes »
La plupart des migrants qui envisagent de s’installer au Gabon agitent l’argument selon lequel le pays présente un « climat propice aux affaires et au commerce ». L’enquête a révélé que la majorité des migrants enquêtés sont venus avec l’intention de s’installer. Par contre, certains visent plus loin. « 30 % des migrants interrogés ont relaté désirer partir, car le Gabon ne constitue pas leur destination finale envisagée ou qu’il ne réponde pas aux idées reçues. »
Comment les migrants arrivent au Gabon ?
55 % des migrants interrogés ont déclaré avoir voyagé via l’avion. 49 % ont voyagé par bus et 21 % par taxi malgré les contraintes que ces moyens présentent. Le rapport de l’OIM indique que certains migrants se sont rendus au Gabon en bateau ou à pied.
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La voie terrestre (par bus ou taxi) est également empruntée (49 % par bus, 21 % par taxi), mais elle est souvent plus complexe en raison de contrôles abusifs et de paiements requis sans justificatif. Certains migrants ont aussi voyagé en bateau ou à pied. Beaucoup de migrants ont pris part des pays de transit avant de fouler le sol gabonais. Ces migrants représentent 41 % des migrants interrogés. Ils ont résidé au Cameroun, au Bénin, au Nigeria et en Côte d’Ivoire.
Il est important de notifier que cette enquête de l’OIM présente quelques limites. Elle prend en compte cinq villes, toute la population migrante sur le territoire n’a donc pas été considérée. Les enquêteurs ont fait foi aux réponses fournies par les migrants interrogés. À noter que l’enquête s’est déroulée quelques semaines après le coup d’État militant, ce qui justifie, selon l’OIM, « la réticence de plusieurs migrants à participer à l’étude. »
