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Première visite officielle d’Emmanuel Macron au Gabon depuis le renversement du régime d’Ali Bongo Ondimba. Cette visite intervient alors que le procès de la famille Bongo et leurs complices dans le dossier de détournement massifs de fonds publics venait de s’achever. L’actuel président Brice Oligui Nguema a d’ailleurs profité de la présence du président français pour faire une demande au nom de la coopération judiciaire entre les deux pays.
Gabon : Oligui Nguema attaque la famille Bongo devant Emmanuel Macron
La visite officielle d’Emmanuel Macron a été l’occasion pour le nouveau président gabonais de charger son prédécesseur. Arrivé au pouvoir par coup d’État avant de s’imposer à l’issue d’une élection présidentielle, Brice Oligui Nguema accuse Ali Bongo Ondimba d’avoir laissé le pays dans une situation financière chaotique. Il affirme avoir hérité d’une « dette abyssale, fruit d’une gestion irresponsable et opaque, orchestrée par Ali Bongo Ondimba, son épouse Sylvia et son fils Noureddin ».
Le président gabonais a rappelé que ces trois principaux accusés dans ce dossier de détournement massif sont actuellement en fuite et refusent de se présenter devant les tribunaux gabonais. « Nous comptons sur la coopération judiciaire entre nos deux États pour que les décisions de justice soient exécutées et que les avoirs détournés soient restitués au peuple gabonais », a-t-il déclaré lors du point de presse conjoint animé avec Emmanuel Macron.
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Arrêtés aux premières heures de la transition en août 2023, Sylvia Bongo et son fils Nourredin ont été par la suite libérés. Ali Bongo Ondimba, qui était gardé en résidence surveillée, a été également relâché. Pour Sylvia et Nourredin, il s’agissait d’une liberté provisoire et ils devaient se présenter à l’ouverture du procès. Mais dénonçant un procès politique et une parodie de justice, ils ont refusé de se présenter.
Par contumace, ils ont écopé de lourdes peines. Ils ont été condamnés à 20 ans de prison ferme et 100 millions de francs CFA d’amende. Le tribunal a également condamné Nourreddin à payer, d’une part, plus de 1 201 milliards de francs CFA pour préjudice financier subi par l’État gabonais, et d’autre part, il doit payer avec sa mère la somme de 1 000 milliards de francs CFA à l’État gabonais au titre de préjudice moral.
De lourdes accusations
Les faits reprochés à Sylvia et à son fils sont lourds. C’est ce qui peut d’ailleurs expliquer les lourdes peines infligées. L’ancienne première dame a été reconnue coupable de « recel et de détournement de fonds publics, de blanchiment de capitaux, d’usurpation de fonds et d’indignation au faux ». Noureddin est accablé par des faits de « détournement de deniers publics, de concussion, d’usurpation de titres et de fonctions, de blanchiment aggravé de capitaux et d’association de malfaiteurs ».
D’anciens collaborateurs des principaux accusés ont été également jugés dans le dossier. Poursuivis pour complicité et des faits similaires à ceux reprochés à Sylvia et Noureddin, ils ont écopé des peines allant jusqu’à 15 ans de prison.

