Au Mali, le Conseil des ministres a donné ce Mercredi 11 juin son “oui’’ pour un projet de loi qui vise à accorder un mandat de cinq ans renouvelable au chef de la junte, Assimi Goita sans passer par les urnes. Cette décision repousse davantage les perspectives de retour à l’ordre constitutionnel
Mali : un mandat de 5 ans renouvelable pour le général Assimi Goïta
Près de quatre ans après le coup d’État contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita, le gouvernement malien s’éloigne de plus en plus de la démocratie qu’il avait promise. Lors du Conseil des ministres du mercredi 11 juin, le gouvernement a approuvé une proposition de loi qui donnerait au dirigeant actuel, Assimi Goïta, un mandat de cinq ans. Assimi Goïta est à la tête du Mali depuis le coup d’État de 2020.
En effet, ce texte qui doit encore être soumis au Conseil national de transition (CNT) ne prévoit aucune élection présidentielle avant 2025.Cela va à l’encontre de ce que les militaires avaient promis au départ, c’est-à-dire rendre le pouvoir aux civils d’ici fin 2024.
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Ce mandat présidentiel, renouvelable, s’inscrit dans la droite ligne des recommandations issues de la consultation nationale organisée par les autorités militaires. Ces assises avaient notamment proposé de « suspendre toutes les questions électorales » jusqu’à la pacification du pays, invoquant l’insécurité persistante dans plusieurs régions, en particulier face aux attaques jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM).
Les autorités ont mis fin à l’existence de plusieurs partis politiques, suivant une recommandation d’un forum. Plusieurs de ces partis ont essayé de contester cette décision en justice, mais ils n’ont pas réussi.
En avril, plus de cent partis politiques se sont regroupés et ont alerté l’opinion publique sur un possible glissement vers un pouvoir autoritaire. Plus récemment, l’homme d’affaires Aliou Boubacar Diallo a créé le « Front patriotique de résistance » (FPR) pour demander le retour à la Constitution.
